Economie

Par Ben Gamra : Les coûts cachés causés par les restrictions des transferts financiers des migrants vers la Tunisie

Par Ben Gamra : Les coûts cachés causés par les restrictions des transferts financiers des migrants vers la Tunisie

En Tunisie, le montant des transferts annoncés pour les sans-papiers est estimé à 2 milliards de dollars par an. Ces transferts de devises ont sans doute fait le bonheur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui garde un œil vigilant sur les réserves en devises du pays, alors que le pays peine à mobiliser des fonds extérieurs pour payer sa dette et boucler son budget pour l’exercice en cours.

Imposé des restrictions sur les transferts financiers des migrants vers la Tunisie aura bien évidemment des coûts cachés très significatifs

Désarmais, pour envoyer de l’argent en Tunisie, l’expéditeur doit présenter une pièce d’identité valide et pour recevoir de l’argent en Tunisie :

  • Le montant du principal est plafonné à 10 000 USD.
  • Le destinataire doit présenter une pièce d’identité valide.
  • Le destinataire doit avoir plus de 13 ans pour recevoir un transfert d’argent en Tunisie.
  • Le bénéficiaire doit présenter le numéro de suivi du transfert d’argent (MTCN).

Ces contrôles sur les capitaux ont pour effet de détourner les envois de fonds des circuits officiels, au profit de canaux informels et empêchent l’Etat de bénéficier d’un des apports principaux de la libre circulation des capitaux, à savoir de lever des fonds auprès des marchés extérieurs pour les aider à atténuer les effets d’une récession temporaire.

Moins de réserves en devises, c’est plus de risques de dépréciation du dinar.

Dévaluer le dinar c’est rendre les produits importés plus chers, par rapport aux capacités des ménages et finir par générer les pénuries et les spéculations. C’est aussi une façon de pénaliser l’investissement des entreprises qui ne peuvent plus renouveler leurs équipements importés pour rester dans la compétition.

Défendre le dinar, c’est défendre le pouvoir d’achat du Tunisien. En ces temps de disette, c’est bien le pouvoir d’achat qu’on veut en Tunisie. Défendre le dinar, c’est aussi protéger la valeur des actifs tunisiens (entreprises, actions, patrimoine), pour ne pas les brader sur les marchés internationaux, à des fonds vautours et des multinationales assoiffées de gains faciles.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

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