« Le football provoque des émotions inouïes ». C’est l’ancien président français François Hollande qui a trouvé utile de le dire sur sa page officielle fb tout juste après la majestueuse et belle finale Argentine -France.
Plus qu’à aucun autre Mondial ? Oui.
Le Qatar 2022 intervient à un moment où le monde est partout en ébullition. Un nouveau monde est en gestation et dont personne n’a encore tout à fait idée de ce que seront ses nouveaux contours, les nouvelles grandes zones d’influence, les nouveaux décideurs.
Aussi, c’est tout à fait dans l’ordre des choses que le Qatar ait été une extraordinaire traduction de la forte interpénétration et des accointances entre le foot, l’argent et la politique – la géo-politique.
Le Qatar 2022 a révélé aux yeux du monde ce dont les ninjas d’Asie sont capables, la Corée et le Japon. Le Qatar leur a offert un terrain d’essai grandeur nature. Il n’est pas exclu que dans quatre ans ils seront les champions du monde… Des ninjas à la lisière de l’intelligence artificielle.
Le Qatar 2022 a aussi, si l’on ose dire, eu le mérite de jeter la lumière sur une réalité que certains acteurs de la société civile dits-progressistes continuent, sans vergogne, à en tirer profit : les droits de l’homme, c’est à géométrie variable. Un fond de commerce.
Que vaut la vie de quelques ouvriers étrangers tombés du haut des échafaudages quant à l’arrivée la foule exulte de joie aux Champs à Paris et, à l’autre bout du monde, à Rio en Argentine ?!
Au final, le Qatar 2022 aura été la plus juste définition que l’on pourrait à ce jour donner de la la conjugaison du fait accompli, de la puissance du gaz et du cynisme en politique (internationale).
Kais Saïd et le foot
De fait, ce n’est pas peu de voir l’Algérie officielle si contrariée face à l’exploit des Lions de l’Atlas. Ce n’est pas peu de voir à l’occasion du Qatar 2022 le président Macron faire des appels du pied au Roi du Maroc…
Ce n’est pas non plus peu de voir le président américain Joe Biden regarder en direct à la Maison Blanche le match Maroc-Portugal en compagnie du Premier ministre marocain…au moment même où notre président était pour ainsi dire convoqué à une réunion avec le ministre américain des AE Anthony Blinken.
La guerre en Ukraine a, on le voit, de fâcheuses incidences. Sur tout et partout. Un nouveau monde est en gestation. Les nouveaux maîtres ?
La Chine, la Russie, l’Inde…, les States bien sûr, toujours. Quelques miettes pour une Europe sans grand projet… La France peut être…
Le Monde arabe a aussi. Une lueur de renaissance. Un nouvel logiciel porté par le jeune Roi héritier Mohammed Salmen de l’Arabie Saoudite et par l’extraordinaire Émir du Qatar.
Il y a des faits qui sautent aux yeux, qui forcent à se rendre à l’évidence.
Dimanche 18 décembre, après avoir battu la France dans un match d’anthologie en finale de la Coupe du monde 2022, Lionel Messi s’avance sur le podium et récupère sa médaille. Le capitaine de l’Argentine se couvre une tenue inhabituelle pour une remise de trophée. L’émir du Qatar, Tamin Ben Hamad Al-Thani, le revêt d’une cape noir transparente. Messi, le vénéré de la planète foot, et de la planète tout court, soulève la Coupe du Monde avec cet habit purement qatari.
Par ce geste, l’Emir du Qatar, peut-être même sans il n’y avoir jamais songé, offre étrangement au monde arabe une rare et inouïe occasion de se ressaisir et de renouer avec le grand mouvement de l’Histoire. A ce titre, un grand bravo au Qatar.
PS/ Le Qatar 2023 a également eu le mérite de nous révéler une facette jusque-là inconnue du président Kais Saïd : l’humour.
Recevant lundi la cheffe du gouvernement Najla Bouden, Kais Saïd a fait le parallèle, non sans humour, entre un match de foot et un match de législatives (!). On ne peut pas juger du résultat définitif d’un match à l’issue du résultat de la première mi-temps, dit-il. Certes !
Une question : Quelle sera la réaction du projet Kais Saïd si par grand malheur, le taux de participation au deuxième tour des législatives serait aussi l’lamentablement faible que celui du 17 décembre 2022 ?
Jawhar Chatty
Jawhar Chatty
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