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Pauvreté en France : 9,1 millions de personnes concernées

Pauvreté en France : 9,1 millions de personnes concernées

Le taux de pauvreté en France métropolitaine s’est élevé à 14,4% de la population en 2022, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce chiffre révèle qu’environ 9,1 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec des revenus mensuels inférieurs à 1216 euros pour une personne seule. Ce niveau de pauvreté est quasi stable par rapport à 2021, malgré une première année marquée par une forte inflation.

Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, note que “la première année d’inflation forte ne s’est pas traduite par une hausse de la pauvreté”, mais reste prudent quant à l’avenir, soulignant que les actions de l’État ont permis de limiter les dégâts. Toutefois, il insiste sur le fait que “la casse est toujours là”, avec plus de 9 millions de personnes concernées, ce qui est inquiétant. Noam Leandri, président du Collectif Alerte, qui regroupe 34 associations de lutte contre la pauvreté, partage cette prudence en affirmant qu’il n’y a “pas de quoi se féliciter”.

En 2022, malgré une inflation de 5,2%, le niveau de vie des ménages a légèrement augmenté (+0.3%) grâce aux mesures de protection du pouvoir d’achat, telles que l’indemnité inflation et le plafonnement de la hausse des loyers à 3.5%. Cependant, les aides au logement pour les 6,8 millions de Français les plus modestes ont diminué et les aides liées à la crise sanitaire du Covid-19 ont cessé.

Le taux de “privation matérielle et sociale” a atteint 13,1% début 2023, en légère hausse par rapport à début 2022 (12,9%). Ce taux reflète le renoncement des ménages à des produits ou services essentiels comme se chauffer correctement, manger de la viande ou du poisson tous les deux jours, ou partir une semaine en vacances. Si un ménage cumule au moins cinq de ces renoncements parmi une liste de 13 éléments, il est considéré en situation de “privation matérielle et sociale”.

La part des Français incapables de payer leur loyer à temps a baissé à 9,4% (-2,2 points entre début 2022 et début 2023), mais les difficultés pour régler d’autres factures, telles que l’électricité, le gaz ou l’eau, ont augmenté, touchant 7% des Français contre 6.6% en 2022. Les employés, les ouvriers, les familles monoparentales et les familles nombreuses sont les plus exposés à ces privations.

Manuel Domergue souligne l’importance des aides pour que les gens puissent se chauffer et manger correctement, affirmant que “nous ne sommes pas dans une société d’enfants gâtés, mais face à des besoins absolument indispensables”. Il appelle à une véritable politique de réduction de la pauvreté, critiquant l’inefficacité des plans pauvreté précédents en raison du tabou sur les prestations sociales et les minima sociaux.

Le Collectif Alerte demande une “revalorisation anticipée des minima sociaux et des allocations familiales” en attendant un nouveau “plan pour les solidarités”.

 

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