C’est la soupe à la grimace pour les pays producteurs de pétrole, et à contrario une aubaine pour les acheteurs. Les pays de l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) font tout depuis avril 2023 pour maintenir à flot les cours mondiaux du brut et préserver ainsi leurs épais matelas de devises, peine perdue. Les prix du pétrole continuent de plonger. Le 5 mars 2025 à 14h00 (heure française), le baril de Brent de la mer du Nord s’achetait à 69,72 dollars, alors que le WTI américain affichait 66,75 dollars.
Le gonflement des stocks de brut aux USA et l’annonce d’une hausse de la production de l’OPEP+ sont passés par là. Une hausse dont l’organisation ne voulait pas entendre parler, au motif qu’il fallait réduire l’offre pour que le pétrole reste cher et rapporte plus aux producteurs. Ces derniers ont eu le contraire de ce qu’ils voulaient…
Rappelons qu’en juillet 2022 l’ex-président américain Joe Biden était allé jusqu’à Djeddah pour, entre autres, implorer le Prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane (MBS), de mettre le holà à la montée des cours en augmentant la production. Fin de non-recevoir de la part de MBS. Il se dit que ce sujet a été abordé par ce dernier et Donald Trump lors de leur première conversation téléphonique. Trump n’aura pas besoin d’insister, le vent qui souffle sur les marchés joue pour lui.
D’après le site spécialisé “Prix du Baril” ces cours sont parmi les plus faibles ces dernières années ; le Brent flirte même avec les prix de décembre 2021 et le WTI affiche les tarifs les plus bas depuis mai 2023.
Selon les indicateurs mis en ligne par l’Agence américaine sur l’énergie (EIA), les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis sont montés de 3,6 millions de barils sur la semaine bouclée le 28 février dernier. Ce seuil est très au-dessus des 800’000 barils prédits par les analystes et indique que la demande n’est pas au rendez-vous. L’accumulation des stocks tasse automatiquement les prix, car elle émet le signal que le marché pétrolier est suffisamment alimenté voire commence à saturer.
L’OPEP+ a annoncé le retour graduel de 120’000 barils additionnels par jour sur le marché, avec une amorce dès avril prochain. Cette montée de l’offre, greffée aux craintes d’un ralentissement économique mondial, accroît la pression sur les cours. Certains experts sont d’avis que si cette tendance persiste, les prix du Brent pourraient chuter drastiquement, jusqu’à 60-70 dollars dans les prochains mois.
Par ailleurs d’autres facteurs pourraient impacter la demande mondiale de pétrole. La guerre commerciale entre les USA et la Chine ainsi que la probabilité d’une levée partielle des sanctions américaines contre la Russie en rajoutent à l’incertitude qui plane sur la trajectoire des prix. Un contexte très volatile qui contraint les investisseurs à guetter les prochaines mesures de l’OPEP+ ainsi que l’évolution de la demande énergétique mondiale.
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