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Policiers, prison, expulsions : l’Italie durcit sa politique sécuritaire

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Le gouvernement italien dirigé par la cheffe de file ultraconservatrice Giorgia Meloni a adopté vendredi soir un décret-loi sécuritaire qui marque un nouveau durcissement en matière de justice et d’ordre public. Ce texte, entré immédiatement en vigueur, prévoit notamment des peines renforcées pour certains délits, ainsi qu’une protection juridique accrue pour les policiers mis en cause dans des affaires de violence.

Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a défendu ce texte lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres, en insistant sur « l’urgence de donner un délai précis pour l’approbation d’une mesure législative » visant à assurer la protection juridique des forces de l’ordre, des personnes âgées et des groupes vulnérables. Les deux chambres du Parlement, largement dominées par la coalition au pouvoir, disposent désormais de 60 jours pour valider le décret.

Ce décret, qui reprend un projet de loi en suspens depuis plus d’un an, comprend plusieurs mesures emblématiques. Les policiers poursuivis pour des actes de violence dans l’exercice de leurs fonctions bénéficieront d’une aide financière de 10 000 euros destinée à couvrir leurs frais de défense. Par ailleurs, les peines pour des infractions telles que la “révolte dans un établissement pénitentiaire” seront alourdies.

Autre disposition marquante : la réduction des délais d’expulsion pour les personnes occupant illégalement un logement ou un garage. En outre, une nouvelle règle impose désormais l’incarcération obligatoire des femmes enceintes ou mères d’enfants en bas âge condamnées pour des délits, même si l’emprisonnement devra se faire dans des structures moins rigoureuses qu’une prison classique. Cette incarcération n’était auparavant pas systématique.

Ce tour de vis sécuritaire est fortement soutenu par la Ligue, parti d’extrême droite dirigé par Matteo Salvini, actuellement vice-président du Conseil et ministre des Transports et Infrastructures. L’annonce du décret intervient à la veille du congrès du parti, prévu samedi et dimanche, dans un contexte où Salvini cherche à récupérer une partie de son électorat passé ces dernières années au profit de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni.

L’opposition et plusieurs ONG ont déjà exprimé leur inquiétude face à un texte jugé liberticide, notamment en ce qui concerne le traitement des femmes vulnérables et la banalisation des violences policières. Reste à savoir si ce décret résistera à l’examen parlementaire et aux critiques croissantes de la société civile italienne

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