Diaspora

France – Pourquoi des sans-papiers sont soumis à des tests illégaux en préfecture à Nanterre ?

France – Pourquoi des sans-papiers sont soumis à des tests illégaux en préfecture à Nanterre ?

Alors que les conditions de régularisation deviennent de plus en plus restrictives en France, une nouvelle pratique controversée dans les Hauts-de-Seine suscite l’indignation. Des ressortissants sans papiers sollicitant un titre de séjour à la préfecture de Nanterre affirment être soumis à des tests surprises lors de leur rendez-vous, sans base légale ni transparence administrative. Une méthode dénoncée comme illégale, dégradante et discriminatoire.

Révélée par une enquête de Médiapart, cette procédure non officielle consiste à interroger les demandeurs sur des sujets de culture générale ou de leur vie personnelle. Les migrants concernés rapportent avoir été pris de court par ces questions qui, selon eux, n’ont aucun lien avec les critères légaux de régularisation. En l’absence de cadre juridique défini, ces pratiques soulèvent de vives inquiétudes quant à leur légitimité.

La préfecture justifie ces tests en affirmant qu’ils servent à « évaluer l’intégration » des demandeurs à travers leur connaissance des valeurs républicaines françaises. Une explication qui ne convainc ni les associations de défense des droits des étrangers, ni les juristes spécialisés, qui y voient une dérive arbitraire et un contournement du droit.

Les témoignages recueillis évoquent un climat d’humiliation et de méfiance, renforçant le sentiment d’exclusion de personnes déjà vulnérables. Des migrants racontent avoir été interrogés sur la date de la Révolution française, le nom du président de la République ou leur vision personnelle de la laïcité. D’autres évoquent des questions intrusives sur leur vie familiale ou intime.

Cette affaire rappelle un précédent similaire survenu dans le département de l’Isère. Là aussi, la préfecture avait mis en place une procédure jugée illégale pour la gestion des titres de séjour, en forçant les étrangers à utiliser une plateforme numérique inaccessible à certains profils. Saisie par des associations, la justice avait ordonné la suspension de cette pratique, exigeant la mise en place de dispositifs plus inclusifs et respectueux du droit.

À l’heure où la France débat intensément de son modèle d’accueil, ces révélations relancent le débat sur la conformité des pratiques préfectorales avec les principes républicains. Entre durcissement administratif et dérives arbitraires, la question de la régularisation des étrangers en situation irrégulière semble désormais relever autant de la loi que de la morale publique.

 

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