Economie

Pourquoi le transport public en Tunisie peine à attirer les investisseurs privés ?

Pourquoi le transport public en Tunisie peine à attirer les investisseurs privés ?

Malgré son importance capitale pour le développement économique et social de la Tunisie, le secteur du transport public fait face à un manque criant d’investissements privés.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation préoccupante, allant de la faible rentabilité des projets à un cadre infrastructurel et réglementaire inadéquat.

Etat des lieux

Le transport public terrestre en Tunisie est dominé par le secteur public avec des entreprises nationales comme la Société Nationale des Transports Interurbains (SNTRI) qui assure le transport public inter-urbain à travers tout le pays, la Société des Transports de Tunis (Transtu) principal opérateur de transport urbain dans la capitale, la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) gère le réseau ferroviaire national ainsi qu’une dizaine de sociétés de transport régional (SRT).

Rien que pour la Transtu, elle a assuré en 2019, le transport d’environ 500 mille voyageurs par jour, par bus et métro. Le nombre des usagers de la société s’est élevé, à 180 millions de personnes durant la même année.

Faible rentabilité et longs délais de récupération

L’un des principaux freins à l’investissement privé dans le transport public en Tunisie est la faible rentabilité de ces projets. Les investissements dans ce domaine se caractérisent généralement par des délais de récupération très longs, traduits par une valeur actuelle nette faible, peu attractive pour les investisseurs privés en quête de rendements plus rapides.

Les coûts d’exploitation élevés, notamment pour l’entretien du matériel roulant et la consommation de carburant, grèvent considérablement la rentabilité de ces projets. En effet, les sociétés de transport public peinent à dégager un cash-flow suffisant pour couvrir l’ensemble de leurs charges. Cette situation décourage les investisseurs potentiels, qui perçoivent ces projets comme trop risqués pour justifier un engagement financier significatif.

Coût de financement prohibitif

Un autre obstacle majeur est le coût de financement élevé des projets de transport public en Tunisie, souvent supérieur à 14%. Cette situation rend extrêmement difficile la viabilité économique de ces investissements, dissuadant ainsi de nombreux investisseurs privés. Le risque de défaut de paiement, accru par les capacités souvent sous-utilisées des sociétés de transport public, exacerbe encore cette problématique.

La perception de risques élevés et de rentabilités faibles fait que les conditions de financement offertes par les institutions financières sont généralement peu favorables. Les investisseurs privés, confrontés à ces coûts de financement prohibitifs, préfèrent souvent se tourner vers des secteurs présentant de meilleures perspectives de rentabilité.

Manque d’infrastructures et de réformes

Au-delà des aspects financiers, le secteur du transport public en Tunisie souffre également d’un manque criant d’infrastructures modernes et bien entretenues. Ce retard en termes d’équipements nuit grandement à l’efficacité et à l’attractivité du secteur. Les infrastructures existantes, souvent vétustes, ne répondent pas aux normes modernes, ce qui complique davantage l’intégration de nouveaux investisseurs.

L’absence de réformes structurelles pour améliorer la gouvernance et la performance du transport public contribue également à décourager les investisseurs privés. Un cadre réglementaire et institutionnel plus favorable serait nécessaire pour susciter davantage d’intérêt. Les réformes doivent viser à améliorer la transparence, la gestion et l’efficacité opérationnelle du secteur.

Vers une meilleure viabilité économique

Pour relancer les investissements privés dans le transport public en Tunisie, des efforts concertés sont nécessaires pour améliorer la rentabilité et la viabilité économique de ce secteur stratégique. Cela passe par des investissements publics ciblés pour moderniser les infrastructures et par la mise en place de réformes réglementaires favorables.

Une meilleure maîtrise des coûts d’exploitation est également cruciale. En outre, il est indispensable de créer un environnement financier plus attrayant en réduisant les coûts de financement et en offrant des garanties contre les risques de défa

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut