Le projet de budget de l’État pour 2025 révèle une situation financière marquée par un déficit prévisionnel de 9 800 millions de dinars (MD).
Bien que les chiffres ne soient pas encore définitifs, ils soulignent les défis auxquels les autorités devront faire face pour équilibrer ses les comptes de l’Etat. Le cadre budgétaire impose que toute modification des dépenses soit accompagnée d’une augmentation équivalente des recettes, une tâche qui s’annonce complexe.
Répartition des recettes et dépenses
Les recettes budgétisées pour l’année s’élèvent à 50 028 MD, dont 45 249 MD proviennent des recettes fiscales. Les recettes non fiscales et les dons représentent respectivement 4 429 MD et 350 MD.
En revanche, les dépenses atteignent un total de 59 828 MD, ce qui entraîne un déficit que les autorités ouvrent pour le maîtriser. Ce déséquilibre financier met en évidence la nécessité d’une réforme structurelle pour augmenter les recettes tout en maîtrisant les dépenses. Le programme d’endettement est conséquent avec des dettes brutes atteignant 28 203 MD. Cette somme, composée principalement de dettes internes, servira à couvrir le déficit et à refinancer le remboursement du principal de la dette existante.
L’Endettement
La majorité des dettes, soit 21 872 MD, provient de sources internes, tandis que 6 131 MD sont d’origine externe.
Cette situation implique une forte dépendance au marché local pour le financement, ce qui pourrait retarder une éventuelle baisse des taux d’intérêt. De plus, la structure du service de la dette a évolué, avec une proportion croissante de dettes en dinars par rapport à celles libellées en devises. Cela pourrait accroître les défis du système financier face aux fluctuations économiques mondiales.
Un effectif public sous surveillance
Le budget autorise également un effectif public de 663 757 agents, un chiffre qui soulève des interrogations sur l’efficacité et la nécessité d’un tel niveau d’emploi dans un contexte budgétaire tendu.
La gestion de cet effectif sera essentielle pour éviter une aggravation du déficit tout en maintenant la qualité des services publics. Des réformes pourraient être envisagées pour optimiser les ressources humaines tout en préservant les fonctions essentielles de l’État.
La présentation du budget pour 2025 met en lumière les enjeux financiers auxquels le gouvernement sera confronté dans les mois à venir. L’équilibre entre recettes et dépenses est non seulement une question de chiffres, mais aussi un impératif économique qui déterminera la stabilité financière globale. Des réformes audacieuses et une gestion rigoureuse seront indispensables pour diminuer le déficit.
Une dynamique de relance économique
Le Conseil des ministres, présidé par le chef du gouvernement Kamel Madouri le 10 octobre 2024, a approuvé le projet de loi de finances pour l’année 2025. Ce texte, qui s’inscrit dans une dynamique de relance économique, vise à instaurer plus de justice fiscale, à stimuler l’investissement et à renforcer les fondations de l’État social.
Parmi les mesures de ce projet de loi figurent des incitations fiscales en faveur des startups et des petites et moyennes entreprises (PME). Ces initiatives sont conçues pour faciliter leur accès au financement et encourager l’entrepreneuriat.
Le gouvernement a également mis en avant un ensemble de réformes pour promouvoir l’économie verte et les énergies renouvelables, tout en soutenant les efforts visant à réduire l’empreinte carbone du pays.
En outre, le projet de loi de finances 2025 se distingue par son engagement à promouvoir l’inclusion économique. Des mesures spécifiques visent à soutenir les personnes à faibles revenus et les personnes handicapées, notamment à travers le renforcement de l’inclusion financière et la promotion de l’auto-entrepreneuriat. L’accent est également mis sur l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, encourageant ainsi la création d’entreprises locales.
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