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Psychologie : le “Whataboutisme” : Comment identifier et réagir à cette technique toxique de débats

Psychologie : le “Whataboutisme” : Comment identifier et réagir à cette technique toxique de débats

Il vous est sûrement déjà arrivé de débattre avec quelqu’un et de constater que, soudain, le sujet change complètement. C’est peut-être une manifestation du “whataboutisme”, une technique insidieuse utilisée pour détourner l’attention et esquiver un sujet inconfortable. Voici ce qu’il faut savoir sur cette pratique et comment y faire face. 

 Qu’est-ce que le “Whataboutisme” ? 

Le “whataboutisme” consiste à dévier une discussion en attirant l’attention sur un sujet connexe, souvent avec la question : « Et à propos de…? ». Ce terme vient de l’anglais “What about… ?” et a été popularisé par le magazine The Economist. 

Historiquement, cette technique était utilisée pendant la Guerre froide, lorsque l’Union soviétique répondait aux critiques occidentales en pointant les problèmes similaires dans d’autres pays. Par exemple, à une critique sur les droits humains, la réponse typique était : « Oui, mais en Amérique, les Noirs sont lynchés. » 

Mais cette pratique dépasse largement le cadre des discussions politiques. Elle se manifeste aussi dans les relations personnelles : 

– Un fils reproche à sa mère le manque de compliments dans son enfance, et elle répond : « Moi, une mauvaise mère ? Regarde les parents de ton voisin, alcooliques, et il s’en est sorti ! » 

– Une amie reproche à l’autre de flirter avec son partenaire, et l’autre rétorque : « Et toi, tu ne m’as jamais rendu mon livre de 7e classe ! » 

– Au travail, un employé se plaint de sa surcharge de travail, et son supérieur répond : « Avec la crise économique, regarde combien de personnes sont au chômage. » 

Ces détours détournent l’attention du problème initial et empêchent un débat constructif. 

 Pourquoi le “Whataboutisme” est néfaste 

  1. Il fait perdre le fil du problème principal

Le “whataboutisme” donne l’impression d’élargir la discussion, mais en réalité, il éclipse complètement le sujet principal. 

Par exemple, dire à quelqu’un qui se plaint de ses faibles revenus : « En Afrique, les enfants meurent de faim » ne résout ni sa situation ni celle des enfants en Afrique. Chaque problème mérite une attention distincte. 

  1. Il consomme des ressources inutiles

Pour celui qui initie une discussion, le problème soulevé est souvent important. Mais le “whataboutisme” force à détourner ses efforts pour répondre à des arguments hors sujet, ce qui peut entraîner frustration, épuisement et sentiment d’inutilité. 

C’est comme si un interlocuteur jouait à l’esquive, forçant l’autre à se battre contre des moulins à vent. Cela épuise l’énergie sans faire avancer le débat. 

 Comment réagir face au “Whataboutisme” ? 

  1. Recentrez la discussion

Si votre interlocuteur tente de détourner la conversation, ramenez doucement le débat au sujet initial. Par exemple : 

« Ce dont tu parles est important aussi, mais terminons d’abord avec le sujet initial. » 

Cette approche évite de nier l’importance de l’autre point de vue, tout en maintenant le cap sur le sujet. 

  1. Identifiez la tactique 

Parfois, la personne qui utilise le “whataboutisme” ne le fait pas intentionnellement. Dans ce cas, vous pouvez simplement nommer ce qui se passe : 

« Je remarque que tu détournes le sujet de la discussion. Revenons à ce que nous étions en train d’explorer. » 

Cela rend la manœuvre visible et limite son efficacité. 

  1. Mettez fin à la discussion si nécessaire

Si votre interlocuteur persiste et refuse de revenir au sujet, il peut être temps de réévaluer l’intérêt de continuer la discussion. 

Pour résoudre un problème ou trouver un terrain d’entente, les deux parties doivent être prêtes à s’écouter. Si ce n’est pas le cas, il est parfois plus sage de mettre fin à la conversation pour préserver votre énergie et votre sérénité. 

 Conclusion : 

Le “whataboutisme” est une technique courante mais toxique, qui détourne les discussions de leur objectif initial. Apprendre à l’identifier et à y répondre efficacement est essentiel pour maintenir des débats constructifs et productifs. En refusant de vous laisser distraire, vous affirmez votre capacité à recentrer les échanges sur ce qui compte vraiment.

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