Souvent, nous ne parvenons pas à réussir parce que nous concentrons tous nos efforts uniquement sur la productivité « visible ».
En 1850, l’économiste français Frédéric Bastiat publia son célèbre essai « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas ». Il y critique les « mauvais » économistes qui ne s’intéressent qu’à l’effet initial et non aux conséquences à long terme.
Bastiat utilise la métaphore d’une vitrine brisée. Un garçon brise une vitre dans une boulangerie et le propriétaire est obligé d’embaucher un vitrier. De cette façon, le vitrier devient plus riche : il a de l’argent qu’il peut dépenser. Il semblerait que l’économie gagne, mais ce n’est que ce que l’on voit. Et les conséquences invisibles sont telles qu’avec l’argent dépensé pour les services du maître, le boulanger aurait pu acheter quelque chose d’utile. Selon Bastiat, les « mauvais » économistes s’intéressent au visible et estiment qu’il faut « casser des vitres » pour relancer l’économie. Les économistes sages, au contraire, comprennent que cela n’apporte que des pertes.
Tout semble évident : briser du verre est contre-productif. Cependant, la plupart d’entre nous utilisons dans nos activités la logique des «mauvais» économistes de la métaphore de Bastiat. Nous nous concentrons sur les aspects visibles de la productivité et sapons discrètement la capacité invisible d’accomplir un travail important.
Imaginez une personne qui reste tard au bureau tous les jours pour montrer à tout le monde quel joueur d’équipe il est. La seule chose qui en résulte est qu’il ne dort pas suffisamment et devient léthargique. Il rate des occasions de passer du temps avec des collègues qu’il pourrait mieux connaître et qui pourraient le recommander pour de nouveaux projets ou des promotions. Il n’a pas le temps de réfléchir, donc il ne trouve pas d’idées brillantes qui pourraient le faire progresser. Il attribue néanmoins tous ses échecs professionnels à son manque d’efficacité.
Alors, quels sont les facteurs invisibles qui influencent notre productivité et quelles habitudes, souvent perçues comme de la paresse, produisent réellement des résultats ?
- Prioriser le sommeil
Le sommeil est souvent vu comme une perte de temps par ceux qui prônent les réveils aux aurores. Pourtant, respecter ses rythmes biologiques et assurer un repos suffisant est crucial pour maintenir une haute performance cognitive et un bon moral. Des études ont montré que la privation de sommeil nuit gravement à la santé et à la productivité.
- Profiter de la nature
Prendre le temps de se promener dehors peut sembler un luxe, mais c’est une des façons les plus efficaces de stimuler la réflexion créative. Des figures historiques comme Albert Einstein soulignaient l’importance des promenades pour le développement intellectuel et la relaxation.
- Échanger avec ses collègues
Contrairement à la croyance populaire, discuter avec les collègues au travail n’est pas forcément du temps perdu. Ces interactions peuvent catalyser des idées innovantes et renforcer les liens professionnels, contribuant ainsi à une meilleure ambiance de travail et à l’efficacité des équipes.
- Dire « non »
Apprendre à refuser est essentiel pour se protéger des demandes excessives et concentrer ses efforts sur ce qui compte vraiment. Ce n’est pas de la paresse, mais une gestion judicieuse de ses ressources personnelles.
- Prendre des vacances
Travailler sans relâche peut sembler productif, mais sans pauses adéquates, le travail peut devenir contre-productif. Les vacances permettent de se ressourcer et de revenir au travail avec une nouvelle perspective et une énergie renouvelée.
- Éviter les tâches désagréables
S’engager dans des activités que l’on n’apprécie pas peut sembler diligent, mais c’est souvent un chemin vers des résultats médiocres. Se concentrer sur ce que l’on aime, en revanche, libère un potentiel de créativité et de dévouement qui peut conduire à des succès extraordinaires.
Conclusion
Adopter des habitudes perçues comme “paresseuses” peut paradoxalement conduire à une productivité et à des résultats impressionnants. En plaçant le bien-être personnel et la qualité du travail au-dessus de la quantité, on peut atteindre une efficacité optimale tout en préservant sa santé et son équilibre de vie.
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