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Psychologie : Pourquoi certaines personnes aiment-elles tant les conflits ?

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Nous avons tous été confrontés à une situation où une personne réagit de manière agressive sans raison apparente. Un simple échange se transforme en dispute, un geste anodin déclenche une bagarre. Mais pourquoi certaines personnes répondent-elles aux circonstances avec une telle hostilité ? Pourquoi certains semblent-ils aimer les conflits, alors que d’autres cherchent à les éviter? La réponse réside dans le fonctionnement de notre cerveau.

 Comment naît l’agressivité : la bataille entre le cortex préfrontal et l’amygdale

Notre comportement et notre réponse aux circonstances extérieures sont influencés par différentes structures cérébrales. Le système limbique, incluant l’amygdale et l’hippocampe, régule nos émotions telles que la peur, le plaisir, et la colère. Ces réactions sont essentielles à la survie, car elles nous aident à éviter les dangers et à favoriser les comportements bénéfiques.

Cependant, pour réagir de manière appropriée à notre environnement, il est parfois nécessaire de freiner ces émotions. C’est là qu’interviennent le cortex préfrontal et le cortex cingulaire antérieur. Ces parties du cerveau régulent le comportement, prédisent les conséquences de nos actions, et freinent les réactions agressives. Ainsi, même si vous ressentez une forte envie de répliquer à une insulte, votre cortex préfrontal analyse la situation et vous dissuade d’agir impulsivement.

La réaction de chacun dépend alors de quelle structure cérébrale “gagne”. Mais cette lutte est influencée par plusieurs facteurs.

 Pourquoi le cortex perd le contrôle

  1. Les traumatismes cérébraux

Les personnes ayant subi des lésions dans certaines parties du cortex cérébral peuvent développer des comportements agressifs. Par exemple, il existe des cas où une personne autrefois calme est devenue agressive et asociale à la suite d’une blessure à la région orbitofrontale. Bien que ces situations soient rares, elles existent. Ainsi, lorsqu’un inconnu adopte un comportement agressif, il est possible que des blessures cérébrales en soient la cause.

  1. Un manque de matière grise

Les psychopathes et les individus antisociaux présentent souvent une quantité réduite de matière grise dans certaines régions du cortex. Ce déficit les empêche de ressentir de l’empathie, de la culpabilité, et de mesurer les conséquences de leurs actions, favorisant des comportements impulsifs et agressifs. Les rencontrer est malheureusement plus fréquent que l’on ne le pense, car ces personnes n’ont généralement pas conscience des conséquences de leurs actes.

  1. Déséquilibre en sérotonine et excès de dopamine

Les neurotransmetteurs, tels que la sérotonine et la dopamine, jouent un rôle clé dans les comportements agressifs chez les mammifères. Par exemple, des études ont montré que les niveaux de dopamine augmentent tandis que ceux de sérotonine diminuent chez les animaux agressifs. Chez l’humain, un faible taux de sérotonine est souvent associé à des réactions exacerbées d’agressivité.

Ce déficit en sérotonine peut avoir différentes origines :

– Un état dépressif ou de mauvaise humeur ;

– Des facteurs génétiques ;

– Une enfance difficile marquée par des traumatismes ;

– La consommation d’alcool.

Les personnes avec un niveau de sérotonine perturbé sont donc plus enclines à des comportements agressifs.

 Pourquoi certaines personnes sont-elles agressives ?

La peur, l’hostilité, et le manque de confiance peuvent résulter d’un faible niveau d’ocytocine. Cette hormone favorise les liens d’attachement et la confiance envers autrui. Elle agit également comme un régulateur de l’activité de l’amygdale. Ainsi, un déficit en ocytocine peut accroître les risques d’adopter un comportement agressif.

Le lien entre la dopamine et l’agression a également mené les chercheurs à une hypothèse : l’agressivité peut procurer une forme de plaisir. La dopamine, impliquée dans le système de récompense du cerveau, suggère que les personnes peuvent devenir “accros” à l’agression et chercher intentionnellement des situations conflictuelles.

De plus, il a été constaté que, après une altercation victorieuse, les récepteurs de sérotonine fonctionnent encore moins bien, rendant ces personnes encore plus agressives après chaque conflit.

 Les agressifs ressentent-ils du stress ?

Pour beaucoup, les situations conflictuelles sont synonymes de stress : sueurs froides, mains tremblantes, boule dans la gorge… Mais les agressifs ne vivent pas ces sentiments de la même façon. En effet, ces personnes ont souvent un niveau de cortisol (hormone du stress) plus bas que la moyenne. Ce déficit les empêche d’entrer en état d’alerte et les conduit à rechercher des situations stimulantes. Contrairement à la plupart d’entre nous, les conflits ne génèrent pas de malaise chez eux, mais plutôt une excitation plaisante.

Comment gérer les personnes agressives ?

Comprendre les mécanismes cérébraux à l’origine des comportements agressifs permet de mieux appréhender ces situations et de réagir de manière appropriée. Que ce soit dû à des traumatismes, des facteurs génétiques ou des déséquilibres chimiques, la source de l’agression est souvent complexe. Face à une telle personne, la meilleure approche est de garder son calme, de limiter les interactions, et, si possible, d’éviter l’escalade du conflit. Il est également utile de se rappeler que l’agressivité de l’autre n’est pas nécessairement dirigée contre nous, mais résulte plutôt de ses propres luttes internes.

Ainsi, l’objectif n’est pas de changer l’autre, mais de se protéger et de gérer ces situations de manière sereine.

 

 

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