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Psychologie : Trois faits inattendus sur l’estime de soi

Psychologie : Trois faits inattendus sur l’estime de soi

L’estime de soi n’est pas seulement élevée ou basse et dépend davantage des actions que des mots.

Définition et importance de l’estime de soi

L’estime de soi est le sentiment de sa propre valeur et de son importance. C’est ainsi que nous nous percevons : nous nous considérons dignes et compétents, nous nous plaisons à nous-mêmes, et nous pensons que nous nous intégrons bien dans la société. Une industrie entière se consacre aujourd’hui à l’amélioration de l’estime de soi, mais ses représentants se trompent souvent. Répéter devant le miroir des phrases comme “Je suis merveilleux” ne vous fera probablement pas vous sentir mieux. En effet, l’estime de soi peut être apparente ou cachée, et notre conscience de nous-mêmes peut ne pas correspondre à notre subconscient.

Il est naturel de chercher des solutions rapides, mais il est malheureusement difficile de construire une estime de soi saine, réaliste et stable.

L’estime de soi n’est pas seulement élevée ou basse

Habituellement, on la décrit ainsi : soit on s’aime et on a confiance en ses capacités (estime de soi élevée), soit non (estime de soi basse). Le niveau de l’estime de soi est un indicateur important. Une basse estime de soi est liée à la dépression et aux troubles alimentaires, tandis qu’une haute estime de soi est souvent associée à des réactions défensives, à l’agressivité et au narcissisme.

Il existe également un lien entre l’estime de soi et le bonheur, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour déterminer si une haute estime de soi mène au bonheur, ou vice versa, ou si les deux apparaissent simplement en même temps.

Cependant, le niveau de l’estime de soi peut être moins important que sa stabilité. Souvent, les gens ont une estime de soi instable parce qu’ils conditionnent leur valeur personnelle à quelque chose d’externe. C’est ce qu’on appelle l’estime de soi conditionnelle, qui est fragile car chaque erreur ou échec devient une menace pour l’estime de soi, plutôt qu’une opportunité d’apprentissage et de croissance.

Les gens peuvent attacher leur estime de soi à des aspects comme la productivité, la moralité religieuse, les capacités intellectuelles, les relations ou la forme physique. Mais que se passe-t-il si l’on échoue moralement, si l’on rate un examen ou si l’on prend du poids ? Chaque domaine exige des efforts constants, ce qui signifie qu’une estime de soi basée sur le succès dans un domaine sera toujours menacée, c’est-à-dire instable. Pas étonnant que l’estime de soi conditionnelle affecte négativement la santé mentale.

La stabilité de l’estime de soi est primordiale

Des études menées aux États-Unis sur plusieurs décennies montrent que l’estime de soi des écoliers et des étudiants s’est améliorée de manière significative en 20 ans. Par exemple, parmi les enfants de 11 à 13 ans, les scores sont passés de 28 à 32 sur une échelle de 40 points de l’estime de soi de Rosenberg, et parmi les adolescents de 14 à 17 ans, de 29 à 31. Parmi les étudiants, le score de 40 est devenu le plus courant, avec près d’un cinquième ayant une estime de soi parfaite. Cependant, une haute estime de soi n’est pas nécessairement stable.

Les recherches montrent également que les bonnes intentions visant à augmenter l’estime de soi des élèves par des louanges nuisent en réalité à leurs performances. Lorsque les élèves sont félicités pour leurs capacités intellectuelles, ils se concentrent sur leurs résultats plutôt que sur l’apprentissage, cherchant une motivation externe pour les notes plutôt qu’une motivation interne pour les connaissances, et voient l’intelligence comme une qualité fixe plutôt que quelque chose qu’ils peuvent améliorer. Cela nuit au processus d’apprentissage.

L’accent mis sur les résultats conduit à l’échec, au stress, à l’anxiété et à des problèmes scolaires. Lorsque nous perdons la motivation interne, nous perdons le contrôle et devenons plus susceptibles de nous sentir blessés. De plus, si nous lions notre estime de soi à l’intelligence et considérons celle-ci comme fixe, les échecs, erreurs ou matières difficiles deviennent des menaces pour notre auto-perception.

Dans de telles situations, les personnes avec une estime de soi instable peuvent se sentir inutiles et abandonner prématurément pour se protéger de l’échec. Ou, au contraire, elles s’efforcent de maintenir leur estime de soi, même si leur approche ne fonctionne pas, prend plus de temps ou demande plus d’efforts. Les deux stratégies sont improductives. Il serait plus efficace de repenser le problème et d’aborder la situation différemment.

En résumé, une haute estime de soi n’assure pas de bonnes performances scolaires, tout comme de bonnes performances scolaires n’augmentent pas nécessairement l’estime de soi. De la même manière, une haute estime de soi ne rend pas une personne plus apte à être un bon leader, un meilleur partenaire romantique ou une personne plus attrayante en général.

Les personnes avec une haute estime de soi peuvent penser qu’elles sont plus populaires et aimées. Les personnes avec une estime de soi conditionnellement élevée sont souvent perçues comme désagréables et peu sympathiques. Cela est logique, car elles utilisent les relations pour renforcer leur estime de soi. Comme pour les performances scolaires, la reconnaissance sociale semble augmenter l’estime de soi, et non l’inverse.

Autrement dit, l’estime de soi n’est pas une solution miracle. Même les personnes les plus confiantes, attractives et intelligentes traversent des ruptures, perdent leur emploi et connaissent l’anxiété.

Une estime de soi saine dépend des efforts, pas des résultats

Les gens ne peuvent pas être excellents en tout et surpasser les autres en permanence. En présumant cela, nous mettons notre estime de soi en péril. Au lieu de cela, nous devrions ancrer notre estime de soi dans ce que nous faisons de mieux, et non dans notre performance. Si nous agissons conformément à nos objectifs et trouvons des raisons d’être fiers de nous, cela permet de construire une estime de soi qui ne dépend pas des résultats ou des opinions des autres.

Par exemple, si votre estime de soi dépend de vos relations, concentrez-vous sur la gentillesse de vos actions, plutôt que sur le fait de plaire aux autres. Si votre estime de soi dépend de la productivité, prêtez moins attention à la quantité de travail accomplie, et plus aux résultats de vos actions.

Pour augmenter l’estime de soi de quelqu’un, il faut louer ses efforts, pas ses résultats. Par exemple, au lieu de dire à un enfant “Tu es si intelligent !”, dites “Tu travailles si dur !” ou “Tu apprends tellement de choses nouvelles !”. Les enfants ne peuvent pas contrôler leur intelligence et ne montreront jamais des résultats brillants dans toutes les matières sans exception, donc de telles choses ne devraient pas définir leur estime de soi.

Lorsque nous encourageons les enfants à travailler dur, à être curieux et à valoriser les résultats de leurs efforts, nous aidons à renforcer leur estime de soi et leur faisons sentir qu’ils sont acceptés. Cela leur donne une vision réaliste de leurs capacités et des mécanismes relationnels. Il en va de même pour les adultes.

 

 

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