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Que disent les anti-Français de ça : L’argent des Ivoiriens finit en Chine, 4,21 milliards de dollars en 2023

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Les pays ouest-africains (Mali, Niger, Guinée et Burkina Faso) qui ont sonné la rébellion en coupant les ponts avec la France l’accusent de tous les maux. Ils accusent aussi la Côte d’Ivoire et le Sénégal, deux poids lourds de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), d’être sous la botte des Français. Ils font mine d’oublier la place démesurée de la Chine, qui dans la plupart des cas écrase complètement la France, avec une balance commerciale très déséquilibrée avec les Africains – en faveur de Pékin, évidemment -, des pays africains noyés sous la dette chinoise, des Chinois qui achètent les matières premières à vil prix pour en faire des produits finis qu’ils revendent aux Africains à prix d’or. Les relations entre la Chine et la Côte d’Ivoire illustrent parfaitement la tragédie du continent qu’on continue de coller à l’ancien colon français…

Peu de gens le savent – en tout cas ceux qui le savent ne le crient pas sur les toits : le premier partenaire commercial de la Côte d’Ivoire n’est plus l’ancien colon, la France, mais bien la Chine. «La Chine a été le premier partenaire commercial de la Côte d’Ivoire en 2023, et les perspectives commerciales entre les deux pays sont prometteuses», s’est réjoui début avril l’ambassadeur chinois en Côte d’Ivoire, Wu Jie. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont bondi de +21% l’an dernier pour se hisser à 5,28 milliards de dollars, selon la même source.

L’émissaire de Pékin, qui a pris la parole lors d’une conférence de presse, a déclaré, sur la base chiffres de la Douane chinoise, que les exportations de son pays vers la Côte d’Ivoire sont montées à 4,21 milliards de dollars l’an dernier. Les importations chinoises quant à elles se sont établies à 1,07 milliard de dollars à la même période, ce qui fait une progression de 10,6% par rapport à 2022. Et on le comprend vu que les Chinois ont jeté leur dévolu sur l’or brun ivoirien, le cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.

La Chine a aussi massivement importé de la Côte d’Ivoire du caoutchouc et des produits dérivés. Bref, que des matières premières dont raffolent les Chinois et qui rapportent gros sur le marché mondial une fois transformées. En retour la Chine exporte vers la Côte d’Ivoire des produits manufacturés qui ne coûtent pas grand-chose à l’industrie chinoise (en termes de coûts de production) mais rapportent un maximum d’argent en Afrique.

Ce n’est pas pour rien que le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a réservé une place de choix à la Côte d’Ivoire lors de sa tournée africaine à la mi-janvier 2024. Ce pays ouest-africain, assis sur un épais matelas de devises (générées essentiellement par le cacao, le café, la noix de cajou et prochainement le pétrole), est l’un des meilleurs clients des Chinois. Alors Pékin dépense sans compter pour les Ivoiriens – des prêts. La Chine a financé la Centrale hydroélectrique de Soubré, le 4e pont d’Abidjan, l’Université de Bondoukou, l’Usine de traitement de cacao d’Abidjan, etc.

Ainsi vont les relations entre la Chine et le continent africain. Des pays tels que l’Algérie tentent de rééquilibrer les échanges commerciaux et le partenariat économique en “imposant” à Pékin des transferts de technologies pour fabriquer en Afrique des produits à haute valeur ajoutée. D’autres tentent de se faire une place sur le marché chinois, réputé pour ses barrières et obstacles, Américains et Européens en savent quelque chose. Mais convaincre les Chinois de changer leur logiciel n’est pas chose aisée et ça finit souvent par un rapport de force, avec des sanctions.

Les entrepreneurs africains ont compris tout l’intérêt de commercer avec les Européens et plébiscitent le vieux continent dans les sondages. Reste à convaincre les dirigeants africains de se désintoxiquer du poison chinois (l’endettement, les produits bon marché…). Beaucoup plus facile à dire qu’à faire !

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