Ce vendredi, l’armée israélienne a déclaré avoir mené des frappes aériennes contre le siège central du Hezbollah situé dans la banlieue sud de Beyrouth. Selon la radio de l’armée israélienne, des avions de chasse F-35 ont largué des bombes pénétrantes, faisant de cette attaque la plus violente depuis la guerre de l’été 2006.
Les bombardements ont secoué la ville et ses environs, créant une vague de panique parmi la population. Des colonnes de fumée ont été observées s’élevant de plusieurs zones touchées.
Cible : le quartier général du Hezbollah
L’armée israélienne a précisé que la cible de l’attaque était le quartier général du Hezbollah situé sous des immeubles résidentiels au cœur de la banlieue sud. La radio de l’armée israélienne a ajouté que l’opération visait également à toucher des hauts dirigeants du mouvement, dont Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah. Selon des sources proches du Hezbollah, les frappes ont détruit des bâtiments abritant diverses institutions et bureaux affiliés au mouvement.
Les médias israéliens, dont la chaîne 12, ont rapporté que la planification pour cibler Nasrallah était en cours depuis un certain temps. Ils évoquent la réception d’une “information précieuse” ayant conduit à la réalisation de cette opération. Les services de renseignement israéliens n’excluent pas la possibilité que des commandants importants du Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranien aient également été touchés.
Quel sort pour Hassan Nasrallah ?
L’incertitude plane quant au sort de Hassan Nasrallah. La télévision israélienne et d’autres médias, comme Yediot Aharonot, affirment que l’attaque avait pour but de neutraliser le chef du Hezbollah. Les services de renseignement israéliens enquêtent actuellement pour déterminer si Nasrallah se trouvait dans le bâtiment lors des frappes. Un haut responsable israélien cité par la chaîne 12 a indiqué qu’il existe des indices positifs suggérant que l’opération a pu réussir.
En revanche, des sources proches du Hezbollah ont confié à l’agence Reuters que, bien que six bâtiments aient été détruits, Hassan Nasrallah est “sain et sauf”. Des sources de l’agence iranienne Tasnim ont également affirmé que Nasrallah et Hashem Safieddine, président du Conseil exécutif du Hezbollah, se trouvaient dans un lieu sûr, démentant ainsi les informations diffusées par les médias israéliens.
Bilan des victimes et destruction
Les frappes israéliennes ont provoqué un bilan humain et matériel lourd. Selon un médecin libanais contacté par Al Jazeera, des victimes et des blessés sont à déplorer.
Le ministère libanais de la Santé a confirmé un bilan provisoire de deux morts et 76 blessés, à la suite des bombardements sur le quartier de Haret Hreik. Les opérations de déblaiement se poursuivent, et les autorités s’attendent à une augmentation du nombre de blessés.
Réactions internationales et nationales
L’attaque israélienne a suscité de vives réactions. Le Pentagone a déclaré qu’il n’avait pas été informé à l’avance de cette frappe, précisant que les États-Unis n’étaient pas impliqués dans l’opération. Cependant, la chaîne de diffusion israélienne Kan a rapporté qu’un haut responsable israélien a affirmé qu’Israël avait prévenu les États-Unis avant l’attaque.
Côté libanais, le Premier ministre Najib Mikati a condamné “l’agression israélienne”, soulignant que ce nouvel assaut démontre le mépris d’Israël pour les appels au cessez-le-feu. Il a également appelé la communauté internationale à stopper ce qu’il a qualifié de “guerre d’extermination” menée par Israël contre le Liban.
L’ONU a également réagi, exprimant sa profonde inquiétude face aux frappes sur une “zone densément peuplée” de Beyrouth. Le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a déclaré : “Toute personne qui voit des images de fumée s’élevant de zones résidentielles devrait être alarmée”, ajoutant que l’ONU rassemblait davantage d’informations sur l’incident.
=> Cette attaque représente une escalade dangereuse dans le conflit entre Israël et le Hezbollah. Avec les zones civiles directement impactées, le risque d’une extension du conflit reste une source majeure de préoccupation, tant pour la région que pour la communauté internationale
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