Economie

Rapport international : 50% des jeunes femmes diplômées sont au chômage

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Les taux de chômage sont restés élevés, en particulier pour les jeunes arrivants sur le marché du travail en Tunisie, selon un rapport récent de l’OCDE. 

L’amélioration de l’accès à l’éducation a augmenté l’offre de main-d’œuvre hautement qualifiée, mais le secteur privé a principalement créé des emplois dans des activités à faible intensité de compétences et à faible productivité, ce qui a entraîné des taux de chômage élevés parmi les diplômés de l’enseignement supérieur et en particulier chez les femmes, déplore l’organisation internationale. 

Dysfonctionnements multiples

Le rapport de l’OCDE souligne que les systèmes d’éducation nationale et de formation professionnelle fonctionnent indépendamment des besoins du marché du travail et ne dotent pas les travailleurs des compétences demandées par les entreprises. Les politiques et réglementations du marché du travail découragent la création d’emplois formels et compliquent le processus de synergie sur le marché du travail. 

Pour favoriser le dynamisme et l’innovation des entreprises et créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, on recommande de réduire les obstacles réglementaires à l’entrée sur le marché et à l’esprit d’entreprise, de renforcer l’intégration internationale des entreprises nationales et d’ajuster la fiscalité du travail. 

En outre, la qualité de l’éducation et de la formation professionnelle doit s’améliorer, et une plus grande coopération avec le secteur privé est nécessaire pour mieux préparer les jeunes et les jeunes adultes au marché du travail. 

En plus, un meilleur ciblage des politiques actives du marché du travail et la réduction des obstacles à la mobilité de la main-d’œuvre sont essentiels, d’après l’OCDE, pour améliorer l’adéquation avec le marché du travail et accroître l’intégration internationale des entreprises nationales avec un ajustement des impôts sur le travail. 

La qualité de l’éducation et de la formation professionnelle doit s’améliorer, et une plus grande coopération avec le secteur privé est nécessaire pour mieux préparer les jeunes et les jeunes adultes au marché du travail, précise -t-on. 

Chiffres alarmants

Dans ce contexte, la Tunisie a été parmi les économies de marché émergentes les plus durement touchées par la crise du COVID-19, qui a provoqué la contraction économique la plus profonde de tous les temps, avec un lourd coût social. Le chômage a augmenté à plus de 18% et est particulièrement élevé chez les jeunes (42%), a indiqué une note de l’OCDE publié le 4 avril dernier. 

Cependant, les jeunes hommes et femmes peu qualifiés souffrent également d’une faible création d’emplois. Le manque d’opportunités d’emploi formel oblige de nombreux jeunes hommes sans diplôme supérieur à accepter des emplois mal rémunérés dans le secteur informel. L’emploi informel représente 47% de l’emploi total en 2021 et se concentre dans l’agriculture, la construction, la vente au détail, les transports et les services d’accueil, note l’OCDE. 

Pour les jeunes femmes peu qualifiées, bien que les raisons culturelles liées au travail familial et domestique jouent un rôle important, les difficultés à trouver un emploi formel sont la raison prédominante pour laquelle elles quittent le marché du travail. Le taux d’activité des jeunes femmes sans diplôme de l’enseignement supérieur est inférieur à 25%, alors qu’il est d’environ 50% pour les femmes diplômées de l’enseignement supérieur et supérieur à 70% en moyenne pour les hommes, révèle la note de l’OCDE.

Selon plusieurs observateurs, le chômage en Tunisie est un phénomène endémique lié à une véritable sclérose du marché de l’emploi. Les chiffres du sous-emploi et de l’inactivité mènent à un constat alarmant.

Au fait, le niveau du gaspillage du capital humain atteint est devenu difficilement acceptable. Des flots de diplômés de plus en plus nombreux sortent chaque année des diverses institutions d’éducation et de formation sans métier véritable, sans formation réelle et sans beaucoup d’espoir de trouver un emploi. A cela s’ajoute ce que drainent l’évolution de la natalité en baisse des besoins de l’éducation nationale en instituteurs et professeurs du secondaire, jadis destination privilégiée d’une grande partie des maîtrisards dans les sciences sociales et humaines.

Les limites du secteur tertiaire devenu hypertrophié et les conséquences inéluctables de l’épuisement de la croissance due aux substitutions à l’importation compliquent la situation.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek