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RDC : Après les 4 milliards de dollars lâchés par la Chine Tshisekedi signe une 2e grande victoire

RDC : Après les 4 milliards de dollars lâchés par la Chine Tshisekedi signe une 2e grande victoire

Le président Félix Tshisekedi, l’homme de tous les combats. Dès le début de son premier mandat, en 2019, il a engagé le bras de fer avec Pékin pour renégocier les contrats avantageant nettement les quelque 17 ténors miniers chinois qui aspirent tout (10 milliards de dollars de bénéfices disent les autorités) en République démocratique du Congo (RDC) avec quasiment zéro investissement dans le pays. Tshisekedi a eu gain de cause en arrachant aux Chinois un paquet de 4 milliards de dollars. Kinshasa remonte au front mais cette fois avec encore plus d’ambition : Concurrencer la Chine en transformant localement un minerai clé, le germanium, utilisé dans les semi-conducteurs, la fibre optique, les cellules solaires et l’électronique…

Cette bataille la Chine et les USA, et l’Europe dans une moindre mesure, la mènent sur le marché mondial pour prendre les places de choix dans les industries de demain. L’Afrique, d’où tous ces métaux rares et critiques sont extraits, commence à prendre conscience – il était temps ! – des gains colossaux qui lui filent sous le nez. Les Congolais ont décidé de bousculer l’hégémonie des Chinois sur le germanium. Une nouvelle unité verra le jour à Lubumbashi, avec une spécificité : le précieux métal ne filera pas vers la Chine, il sera traité sur place.

La Gécamines, détenue à 100% par l’Etat congolais, a fait savoir le 8 mai 2024 qu’elle a paraphé dans ce sens un accord avec la société belge Umicore. Il est question d’exploiter à Lubumbashi la production du site de résidus miniers baptisé «Big Hill». Clairement la RDC fait des infidélités à la Chine et cette dernière ne sera pas contente, elle qui dévore tout depuis l’ère Josesph Kabila. Mais le président Tshisekedi n’en a cure, il avance.

La compagnie publique attend beaucoup de ce partenariat : hausser le rendement de la nouvelle usine hydro-métallurgique opérationnelle depuis 2023, une propriété de STL, une entreprise 100% congolaise. D’après un communiqué commun le belge Umicore aura un statut de partenaire technique, il déploiera son savoir-faire pour raffiner sur place les concentrés de germanium, une révolution. En effet traditionnellement toute la production atterrit chez des raffineurs opérant à l’étranger. C’est bientôt terminé.

Les premières cargaisons devraient être usinées au dernier trimestre 2024. Avec un tel partenariat la filiale de la Gécamines sera en mesure de donner de la valeur ajoutée à sa production de germanium, ce qui se traduira par plus de devises sur le marché mondial. La RDC est bien partie pour être un gros fournisseur de métal critique et pour contester la domination chinoise. D’ailleurs l’accord a été chaudement applaudi par le département d’État américain, qui s’active en Afrique pour que l’Occident soit moins dépendant de la toute-puissance de la Chine sur ces minerais.

A noter que la nouvelle usine hydrométallurgique du congolais STL devrait permettre au pays de monter jusqu’à 30% dans le marché mondial du germanium, d’après le site web de l’entreprise. Par ailleurs cette installation sera aussi capable de produire de l’oxyde de zinc, du cuivre et du cobalt. Un grand pas pour l’économie congolaise, qui démontre par la même occasion aux Africains que rien ne les empêche de prendre en main leur destin. Tout dépend du courage politique des décideurs et de leur volonté de rompre les chaines de la dépendance, de la pauvreté.

 

 

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