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RDC : Une “maladie inconnue” tue 53 personnes en moins d’un mois, encore une histoire de chauve-souris

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L’insécurité chronique, les tourments de la guerre imposée par la rébellion à l’est (“plus de 7000” morts), la pauvreté endémique en dépit des immenses richesses du pays en plus des épidémies récurrentes qui endeuillent les Congolais et terrifient le monde. Le moins qu’on puisse dire est que la République démocratique du Congo (RDC) accumule les tares depuis la dite indépendance. Le pays refait parler de lui, avec “une menace importante pour la santé publique“…

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) pointe la propagation d’une “maladie inconnue” qui a causé le décès de 53 personnes en moins d’un mois, d’après un bulletin émis le 16 février 2025. L’expression “maladie inconnue” veut dire qu’on n’a aucune certitude sur la nature de ce mal, ce qui en rajoute à l’effroi des populations.

L’OMS redoute l’émergence “d’un agent infectieux ou toxique grave” et signale une “progression rapide de la maladie“. 431 cas ont été recensés entre le 10 janvier et le 15 février dans deux régions différentes du nord-ouest du pays. Près de la moitié des morts se sont produits dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes.

Des échantillons prélevés et scrutés par l’Institut national de recherche biomédicale de Kinshasa ont permis d’écarter les maladies Ebola et Marburg. D’autres analyses sont en cours pour s’assurer qu’on n’a pas affaire au paludisme, à une intoxication alimentaire, à la méningite ou à d’autres fièvres hémorragiques virales.

Le premier foyer a été identifié dans le village de Boloko, entre le 10 et le 13 janvier dernier. 3 enfants de moins de 3 ans ont été infectés après avoir consommé une “carcasse de chauve-souris“. Ils ont alors couvé de la fièvre, avec des maux de tête, de la diarrhée, de la fatigue puis des symptômes de “fièvre hémorragique“. Ils sont décédés finalement.

Entre le 15 et le 22 janvier 2025, quatre autres décès sont survenus dans le même village chez des enfants âgés de 5 à 18 ans, présentant tous des caractéristiques cliniques similaires“, rapporte l’OMS. Globalement, au 27 janvier, 10 cas et 7 décès avaient été répertoriés dans ce village ainsi que 2 cas et 1 mort dans un village voisin.

Un deuxième foyer, plus volumineux, a été signalé le 9 février dans le village de Bomate, à plus de 350 kilomètres de Boloko. 6 jours après 419 cas avaient été recensés et 45 personnes en étaient mortes. Là aussi près de la moitié des décès se sont produits dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes.

C’est ce qui est vraiment inquiétant“, a confié à Associated press Serge Ngalebato, directeur médical de l’hôpital de Bikoro, un centre de surveillance régional. L’OMS précise que “l’absence de liens épidémiologiques clairs entre les deux zones” peut laisser penser qu’il s’agit “d’événements sanitaires distincts“. À noter qu’en décembre dernier une infection mortelle avait également été classée inconnue avant d’être cataloguée paludisme.

L’agence des Nations unies insiste sur les problèmes criants du pays, principalement les infrastructures inexistantes. “Les établissements de santé, débordés, s’efforcent de gérer les cas“, dit-elle. La RDC est coutumière des épidémies telles que la typhoïde, le paludisme et le Mpox dernièrement.

 

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