Au cours du premier semestre 2024, la Tunisie a enregistré une baisse spectaculaire de 151% de ses emprunts extérieurs, marquant un tournant significatif dans sa stratégie financière.
Cette réduction drastique s’inscrit dans une démarche plus large visant à diversifier les sources de financement et à renforcer l’autonomie économique du pays.
Une diminution notable des emprunts extérieurs
Selon les données publiées par le ministère des Finances, les emprunts extérieurs sont passés de 2757,9 millions de dinars au premier semestre 2023 à seulement 1097,9 millions de dinars à la fin juin 2024. Cette chute de 1660,9 millions de dinars représente une diminution de 151,4%, témoignant d’un changement radical dans la politique d’endettement du pays.
Parallèlement, on observe une augmentation significative du remboursement des prêts extérieurs, passant de 1777,5 millions de dinars en juin 2023 à 5488,5 millions de dinars en juin 2024. Cette évolution a conduit à un solde net du financement extérieur négatif de -4391,5 millions de dinars pour le premier semestre 2024.
Réorientation stratégique vers les ressources internes
Cette réduction des emprunts extérieurs s’accompagne d’efforts accrus pour mobiliser les ressources internes du pays. Les autorités financières tunisiennes ont mis en place des politiques et des programmes de réformes visant à renforcer les capacités nationales et à réduire la dépendance aux financements étrangers.
Ces efforts se sont traduits par une amélioration de la note souveraine du secteur financier national par plusieurs agences de notation, reflétant une confiance accrue dans la gestion économique du pays.
Rééquilibrage de la dette publique
Pour la première fois depuis la révolution, la part de la dette extérieure dans la dette publique totale est passée sous la barre des 50%, atteignant 48,9% fin juin 2024. Cette évolution marque un changement significatif par rapport au pic de 70,7% atteint fin juin 2019.
Bien que la dette publique globale ait augmenté de 6,5% pour atteindre 127,4 milliards de dinars, il s’agit du taux de croissance le plus bas depuis la crise sanitaire. Cette tendance est principalement due à la diminution de 9,1% de la dette extérieure par rapport à la même période en 2023.
Des signes encourageants pour l’économie
La période récente a également vu une baisse notable de l’inflation et une amélioration relative du taux de change du dinar par rapport au dollar et au yen japonais. Le pays a réussi à honorer toutes ses dettes extérieures et intérieures tout en maintenant un niveau de réserve de change sûr.
Ces résultats positifs sont attribués aux efforts de l’État pour générer des revenus internes, notamment par l’intégration des travailleurs du secteur informel et la lutte contre l’évasion fiscale. Malgré le défi que représentent les dettes cette année, avec un montant à rembourser de 12,3 milliards de dinars (en hausse de 40% par rapport à 2023), la Tunisie a déjà remboursé 81,1% de ses dettes extérieures dues pour l’année 2024 au 20 août, sans aucun retard ni rééchelonnement.
La réduction significative des emprunts extérieurs de la Tunisie témoigne d’une volonté forte de renforcer son autonomie financière et de diversifier ses sources de financement. Cette stratégie, combinée à des réformes internes et à une gestion prudente de la dette, semble porter ses fruits, offrant des perspectives encourageantes pour l’avenir économique du pays. Cependant, il reste crucial de maintenir ces efforts pour consolider les progrès réalisés et assurer une croissance économique durable à long terme.
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