Economie

Ridha Chkoundali analyse la réforme de la Banque centrale et ses conséquences économiques

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L’économiste Ridha Chkoundali a partagé son analyse concernant le projet de loi de modification de la loi organique de la Banque centrale de Tunisie sur sa page Facebook, exprimant ses réserves quant aux implications de certaines modifications proposées.

Voici les détails de son point de vue :

Le projet de modification couvre 11 articles de la loi actuelle, notamment les articles 7, 9, 10, 18, 23, 25, 31, 32, 33, 43 et 46, tout en ajoutant trois nouveaux articles (100, 101 et 103).

Changements mineurs dans 7 articles

Ridha Chkoundali souligne que 7 des 11 articles modifiés ne présentent pas de changements significatifs. Par exemple :

  • Article 9, 18 et 43 : L’ajout de phrases telles que « en accord avec le gouvernement » ou « en accord avec la politique de l’État ».
  • Article 23 : Modifie « selon la politique d’investissement du conseil d’administration » par « en accord avec le climat d’investissement et la politique financière de l’État ».
  • Article 32 : Le ministre des Finances peut désormais demander à la Banque centrale d’exécuter toute décision approuvée par le Parlement.
  • Article 33 : Introduit une limite financière à respecter sous certaines conditions.

Modifications majeures dans 4 articles clés

Les articles 7, 10, 25 et 31 sont les plus impactants, notamment :

  • Article 7 : Inclut la gestion des besoins budgétaires de l’État, ce qui pourrait réduire la dette publique.
  • Article 10 : Concernant la liquidité bancaire, la Banque centrale devra donner la priorité à l’achat de titres publics, tout en imposant un taux d’intérêt de 1 % pour tout prêt accordé au Trésor public.
  • Article 25 : Chkoundali met en garde contre ce changement, car il impose l’utilisation des réserves en devises étrangères pour rembourser la dette publique, risquant de prioriser le paiement des dettes sur les besoins économiques nationaux (alimentation, médicaments, etc.), comme cela s’est produit en 2023.
  • Article 31 : La Banque centrale pourra demander un emprunt externe si les réserves en devises tombent sous le seuil des 90 jours d’importation.

Ainsi, l’économiste avertit que ce projet de loi pourrait affaiblir l’indépendance de la Banque centrale, tout en favorisant une augmentation des dépenses publiques de l’État. Selon lui, il est impératif de veiller à ne pas compromettre la stabilité économique à long terme.

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