La tête dans les étoiles et les pieds bien plantés dans le conservatisme… C’est Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète. Le milliardaire américain d’origine sud-africaine est sans aucun doute l’entrepreneur le plus visionnaire du monde, il l’a prouvé dans moult domaines, ce qui explique son immense fortune. Mais il est aussi un fervent conservateur dans autant de domaines, ce qui explique son militantisme pour la natalité (lui-même a 12 enfants), pour l’anti-wokisme (il ne pardonnera jamais à l’école américaine d’avoir fermé les yeux sur les choix de sa fille transgenre). Musk est aussi radical en politique, avec des convictions bien ancrées à droite. Ce n’est pas une affaire de religion, d’ailleurs Donald Trump, qu’il a fait élire aux USA, n’a pas une once de Chrétienneté, ça va au-delà. Le milliardaire veut maintenant monter l’internationale de la droite dure, jusqu’à l’extrême.
Il ne s’arrêtera pas à la Maison Blanche, le projet de société est mondial
Le patron de Tesla, Starlink, SpaceX, Neuralink et X avait commencé son offensive dès décembre 2023, auprès de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, leader de “Fratelli d’Italia” (extrême droite). Les projets de Musk ne s’arrêteront pas aux Etats-Unis, avec le triomphe de Trump à la présidentielle du 5 novembre dernier, à un niveau que personne n’attendait. Musk ne s’arrêtera pas à la Révolution culturelle et financière qu’il veut imposer à des administrations américaines qu’il juge budgétivores. Il a mis le cap sur le Royaume-Uni…
Le milliardaire américain pourrait financer à coups de dizaines de millions de livres le parti Reform UK, Nigel Farage, un des artisans – avec l’ancien Premier ministre Boris Johnson – de la sortie des Britanniques de l’Union européenne (Brexit), un coup de tête que le pays paye cher. C’est cet homme-là que Musk pourrait muscler financièrement pour aller à l’assaut des prochaines élections locales prévues en mai 2025. Des “négociations” dans ce sens sont en cours, a déclaré hier mardi 17 décembre Farage à la BBC.
“Il [Elon Musk] veut nous aider, il n’est pas opposé à l’idée de nous donner de l’argent, à condition que nous puissions le faire légalement par l’intermédiaire de sociétés britanniques“, a indiqué le chef de file de Nigel Farage. Le média “Bloomberg” avance des montants qui pourraient atteindre plusieurs dizaines de millions de livres, alors que le “Telegraph” parle du “plus gros don de l’histoire politique britannique“.
Cet éventuel coup de pouce à Reform UK (ex-Brexit Party, NDLR) serait un vrai séisme dans la très austère vie politique britannique, avec en toile de fond les élections générales de 2029. Mais d’ici là toutes les têtes seront tournées vers les élections locales du 1er mai 2025. Le Reform UK est gonflé à bloc depuis ses bons résultats de 2024. Lors des dernières élections générales à peine 5 députés d’extrême droite ont été élus à la Chambre des communes. Mais là c’est le mode de scrutin, majoritaire à un tour, qui avait desservi Farrage, ce sera une toute autre histoire aux locales.
Farage est bien parti, il a même rencontré le vice-président américain
Le Reform UK a capté en 2024 plus de 4 millions de voix (14,29%) et a même bousculé les conservateurs dans de nombreuses circonscriptions. Peu après le scrutin des émeutes xénophobes et racistes ont embrasé plusieurs villes du pays suite à l’attaque au couteau qui a fauché 3 fillettes le 29 juillet. Des événements qui servent la cause du Reform UK, au point que les sondages pour les prochaines élections générales mettent le parti en 3e voire en 2e position, devant les conservateurs (qui ont régné sans interruption durant 14 ans), entre 19 et 25% d’après les instituts.
Farage, flanqué du trésorier du parti Nick Candy, a rencontré dernièrement Musk et J.D. Vance, le futur vice-président américain. Au programme de l’entretien : la stratégie électorale. “Je suis rentré chez moi avec d’abondantes notes sur la manière dont ils ont augmenté le taux de participation, l’inscription des électeurs et bien d’autres choses encore“, a confié le leader du Reform UK au Telegraph.
A noter que depuis juillet dernier Musk tire régulièrement, publiquement, sur le Premier ministre travailliste Keir Starmer et ses orientations socio-économiques, comme il le fait avec la gauche au pouvoir au Brésil. Certes en tant que citoyen américain il “ne peut pas légalement faire de don à un parti politique britannique“, mais il pourrait contourner l’écueil en passant par une de ses entreprises pour financer Farrage. Et après ça cap sur la France ?
La cheffe de file de l’extrême droite française, Marine Le Pen, a déjà tourné la page Emmanuel Macron et se prépare ouvertement à la présidentielle pour laquelle le dernier sondage la donne vainqueur. Le milliardaire américain a de bonnes relations avec le chef de l’Etat français, donc il se gardera de secouer la branche sur laquelle est assise l’Elysée, mais Macron ne sera plus là à la prochaine élection. Après ça tous les scénarios sont sur la table, pour la France comme pour la 1e économie européenne et 3e mondiale, l’Allemagne.
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