Le Royaume-Uni n’en finit pas de dévisser. La crise économique sans précédent qui frappe le pays a déjà consumé 3 Premiers ministres, balayés en à peine 2 ans, sans que cela ne règle en rien les problèmes des Britanniques. L’ex-chef du gouvernement, le conservateur Rishi Sunak, avait démarré en trombe en annonçant une ponction générale de ses amis (Sunak était banquier d’affaires et il est marié à la femme la plus riche du pays), ça n’a rien donné ; il a essayé de coller tous les maux de la nation aux migrants, là aussi Pschitt. Son successeur, le travailliste Keir Starmer, a hérité d’un pays sinistré. Les dernières données font état d’une croissance nulle au 3e trimestre 2024.
Starmer aussi veut hausser sensiblement les impôts des riches et l’annonce terrorise les grosses fortunes, c’est le sauve-qui-peut, tous les richards se cherchent des planques en Europe et ailleurs dans le monde. A ajouter au programme économique du nouveau gouvernement pour 2025, un mixage entre surtaxe des entreprises et mesures sociales pour donner plus de droits aux employés. Est-ce que toute cette agitation terrifie les investisseurs au point d’assécher la croissance ? La question mérite d’être posée.
L’Office national des statistiques (ONS) avait d’abord claironné une croissance de 0,1% de juillet à septembre 2024, ce sera 0% à l’arrivée. Autant dire que l’économie britannique est complètement à l’arrêt, pas une once de mouvement. Starmer devra se muer en magicien pour relancer le pays. Les conservateurs n’ont pas été bons, mais les travaillistes pourraient être pires. Depuis leur installation en juillet 2024 c’est le désamour avec le monde des affaires britannique…
Le 30 octobre dernier a donné le la, avec une ministre des Finances, Rachel Reeves, qui a annoncé la majoration substantielle des cotisations patronales. L’annonce a pétrifié les investisseurs, un coup de froid que l’économie du pays paye cher. “Le défi que nous devons relever pour redresser notre économie et financer correctement nos comptes publics après 15 ans de négligence est énorme”, a commenté Mme Reeves dans un communiqué suite à la publication du mauvais chiffre de la croissance…
Elle s’engage à réaliser “une croissance durable à long terme” et “plus d’argent dans les poches des citoyens, grâce à des investissements accrus“. Oui mais comment, quand et avec quels investisseurs ? Cela rappelle les promesses folles de l’éphémère Première ministre Liz Truss – elle a tenu à peine 45 jours – début octobre 2022. Là en l’occurrence l’actuelle ministre des Finances “rase gratis”. Matériellement on ne voit pas avec quels outils elle tiendra ses engagements.
“L’économie a été plus faible aux deuxième et troisième trimestres de cette année que ne le laissaient supposer nos estimations initiales“, car “les bars et restaurants, les cabinets d’avocats et le secteur de la publicité, en particulier“, ont “enregistré de moins bons résultats“, argue la directrice des statistiques économiques de l’ONS, Liz McKeown. D’après l’organisme la croissance est restée à 0% au troisième trimestre dans les services, mais la petite embellie de 0,7% dans la construction a été aspirée “par une baisse de 0,4% dans la production“.
Et puis il y a les chiffres d’octobre 2024 : un repli de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) et une inflation qui monte à 2,6% en novembre dernier, contraignant la Banque d’Angleterre à garder en l’état ses taux directeurs, sacrifiant ainsi l’investissement. Et çà ça inquiète terriblement les entreprises britanniques, qui “s’attendent à une baisse de l’activité” au premier trimestre 2025, selon une étude dévoilée ce lundi 23 décembre par la CBI, la principale organisation patronale britannique.
Cette enquête “suggère que l’économie se dirige vers le pire des mondes“, assène Alpesh Paleja, économiste à la CBI. “Les entreprises prévoient de réduire à la fois la production et l’embauche, et les prévisions de croissance des prix sont de plus en plus fermes“. Il est d’avis que les compagnies “continuent d’évoquer l’impact des mesures annoncées dans le budget – en particulier l’augmentation des cotisations patronales à l’assurance maladie – qui exacerbent un environnement de demande déjà tiède“.
D’autres analystes sont moins pessimistes, certes, mais tout au plus ils créditent la croissance britannique d’un modeste 1,3% en 2025. Donc dans tous les cas ça ne volera pas très haut chez sa majesté Charles III…
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