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Russie : l’UE fera très mal, le 14e paquet de sanctions paralysera le juteux business avec la Chine

Russie : l’UE fera très mal, le 14e paquet de sanctions paralysera le juteux business avec la Chine

La vision de la paix de Vladimir Poutine ? La même depuis que ses chars ont fait irruption chez le voisin : “Palestiniser” l’Ukraine. C’est ça et rien d’autre. Le maître du Kremlin l’a répété dernièrement, sa façon à lui de polluer le Sommet pour la paix organisée en Suisse : il ne négociera rien tant que Kiev n’entérinera pas la cession définitivement des régions ukrainienne que la Russie a colonisées, tant que le président Volodymyr Zelensky ne gravera pas sur le marbre la mort du projet d’adhésion à l’OTAN et autres “joyeusetés”. Evidemment les lubies de Poutine ont été catégoriquement refusées, aussi par Kiev que par ses alliés occidentaux. Mieux : ces derniers ont décidé de monter en puissance dans le soutien financier et militaire à l’Ukraine, pour mieux montrer à Poutine que les armes nucléaires qu’il brandit ne font plus peur à personne. En attendant la livraison des armes à longue portée et des avions pour inverser durablement les rapports de force la guerre est économique et financière. Les pays de l’Union européenne (UE) ont validé ce jeudi 20 juin une 14e batterie de sanctions qui feront très mal.

La présidence belge du Conseil de l’Union européenne a fait savoir que les émissaires des 27 États membres de l’UE ont acté un paquet «substantiel» de sanctions pour porter des coups très rudes au trésor de guerre russe. «Ce paquet prévoit de nouvelles mesures ciblées et renforce l’impact des sanctions existantes en resserrant les mailles du filet», a précisé la présidence belge sur le réseau social X. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est réjouie de “ce paquet de mesures fortes“, lequel empêchera “encore davantage la Russie d’avoir accès aux technologies. Il privera aussi la Russie de revenus supplémentaires dans le secteur de l’énergie».

Parmi ces tours de vis il y a l’interdiction du transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL) dans l’UE, dit le document qui spécifie ces sanctions. Concrètement il s’agit de paralyser la logistique des exportations de gaz russe provenant de l’Arctique, des opérations qui nécessitent la mobilisation de méthaniers brise-glace durant les mois d’hiver. Ces bateaux livrent le GNL qu’ils transportent dans les ports européens (Zeebruge en Belgique, Montoir-de-Bretagne en France…). La marchandise est ensuite convoyée par des méthaniers classiques en direction du marché asiatique, principalement la Chine. Donc quand les Occidentaux accusent Pékin de soutenir les efforts de guerre russes ils n’ont pas tort.

Clairement ce nouveau paquet de sanctions ne frappe pas les volumes de gaz naturel que l’UE n’a jamais cessé de recevoir, et d’ailleurs les pays européens qui dépendent encore des livraisons russes en font une condition pour signer les mesures punitives. Les nouvelles sanctions ciblent en fait les opérations de contournement de Moscou, en faisant appel à des cargos «fantômes» pour continuer à exporter le pétrole russe vers l’Asie. C’est cette manne financière que les pays de l’UE ont décidé d’assécher.

Ce n’est pas tout, il est aussi question de torpiller le système des transactions financières, précisément le SPFS, dégainé par la Russie après son exclusion du système financier international interbancaire SWIFT. L’Allemagne et d’autres pays de l’UE ont opposé leur veto durant des semaines, ils ont cédé hier soir après d’âpres négociations. Poutine devra encore inventer d’autres stratagèmes pour enjamber ces sanctions. Ce sera ainsi jusqu’à ce qu’il plie, desserre les mâchoires et lâche les morceaux de l’Ukraine qu’il a mordus.

La dernière fois qu’on a entendu le président russe c’était devant la presse internationale, il n’était pas à son avantage. Poutine vient de sceller un Pacte de défense mutuelle avec la Corée du Nord durant sa visite officielle. Mais ce n’est certainement pas Kim Jong-un, quelle que soit sa volonté de troubler le sommeil des Occidentaux, qui compensera les pertes colossales causées par les sanctions internationales. Le 14e paquet de sanctions est tombé alors que le maître du Kremlin est au Vietnam. Là aussi ce n’est pas Hanoï qui soulagera les souffrances de Moscou.

 

 

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