C’est l’histoire d’un dirigeant mégalomaniaque assis sur les vestiges d’un vaste assemblage hétéroclite – l’Union soviétique -, une nation qui a été essoufflée et démolie par les USA après une course folle à l’armement et aux étoiles, une course dont l’URSS n’avait pas les moyens. C’est avec ces mêmes armes que l’héritier auto-proclamé de l’URSS, le président russe, Vladimir Poutine, terrorise le monde. La communauté internationale a fermé les yeux sur tous ses caprices, même les plus sanglants : l’incursion en Géorgie, le carnage tchétchène, l’annexion de la Crimée, les bombardements meurtriers en Syrie… Mais il a fallu que cet homme, qui a les yeux plus gros que le ventre, se mette en tête d’imposer ses diktats à l’Occident, à l’OTAN. Et maintenant il veut avaler l’Ukraine pour s’assurer que les Américains ne viendront pas traîner par là et qu’il pourra dormir sur ses deux oreilles. Sa dernière lubie pourrait être la toute dernière pour celui qui décidément ne sera jamais un partenaire pour la paix.
Poutine a signé son arrêt de mort économique et diplomatique dès qu’il a mis les pieds en Ukraine. Le fait d’avoir reconnu les deux minuscules territoires séparatistes et pro-russes, Donetsk et Lougansk, et surtout le fait d’y avoir envoyé ses soldats est sans doute la bravade de trop. Une pluie de sanctions se sont immédiatement abattues sur son entourage et les députés russes qui ont donné leur feu vert après un simulacre de débat, alors que chez Poutine personne ne débat, ne discute…
Presque tous ceux qui commercent et échangent avec Moscou lui ont tourné le dos – la Chine, le Venezuela et d’autres n’en font pas partie. Le coup le plus retentissant pour les intérêts russes est sans doute l’arrêt total du gazoduc Nord Stream 2, un superbe et très juteux projet qui devait relier la Russie à l’Allemagne. C’est un investissement de plus 10 milliards d’euros qui s’est ainsi figé. Et si la Russie, premier exportateur mondial de gaz naturel, ne peut plus vendre, bonjour les dégâts…
L’Union Européenne (UE) a également frappé très fort. Les 27 ont convenu d’un «paquet de sanctions», à l’unanimité indique le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Ils vont toucher le point ultrasensible : «la capacité de l’Etat russe et de son gouvernement à accéder à notre marché financier et aux marchés de capitaux européens pour refinancer leur dette», a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. «Les sanctions cibleront également 27 individus et entités qui contribuent à miner ou menacer l’intégrité territoriale de l’Ukraine, sa souveraineté et son indépendance», a ajouté Borrell, rapporte 20 Minutes ce mercredi 23 février…
Quant aux Américains, ils vont coincer la Russie dans trois secteurs : la dette souveraine, le financement des dépenses militaires par le biais de deux banques publiques et 5 richissimes businessmen appartenant au cercle de Poutine. «Nous avons coupé le gouvernement russe, la Banque centrale russe et les fonds souverains russes de tout nouveau financement en provenance des Etats-Unis», a indiqué le conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison-Blanche.
Deux banques publiques russes, Vnesheconombank (VEB) et Promsvyazbank (PSB), vont trinquer. La première est la «tirelire» de Poutine, la seconde est «cruciale pour le secteur de la défense», a précisé le département au Trésor. Concrètement, «ces banques ne peuvent plus effectuer de transactions avec les Etats-Unis ni avec l’Europe (…) et leurs actifs dans nos systèmes financiers respectifs seront gelés», a ajouté Washington. Si la Russie «poursuit son agression», les USA sont «prêts à prendre de nouvelles mesures».
Le Royaume-Uni a très vite annoncé des mesures de représailles contre Moscou. Dans l’optique de «frapper la Russie très fort», Londres a ciblé trois milliardaires russes dont les avoirs ont été confisqués au Royaume-Uni ; il leur est également interdit de fouler le sol britannique. La Premier ministre, Boris Johnson, a également dévoilé une batterie de sanctions contre cinq banques russes : Rossiya, IS Bank, General Bank, Promsviazbank et la Banque de la mer Noire. «Il ne s’agit que d’une première série de sanctions économiques britanniques contre la Russie car je crains qu’il ne faille s’attendre à davantage d’attitude irrationnelle de la part de la Russie», a déclaré Johnson…
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a de son côté déballé une «série de sanctions» économiques contre la Russie «jusqu’à ce que l’intégrité territoriale de l’Ukraine soit rétablie». Le Canada va par exemple «interdire aux Canadiens d’effectuer toute transaction étrangère» avec les régions sécessionnistes prorusses de Lougansk et de Donetsk, édicter des sanctions contre les parlementaires russes qui ont validé la «décision illégale de reconnaître ces territoires» et «interdire aux Canadiens de participer à des achats de la dette russe». Par ailleurs des «sanctions supplémentaires» seront prises contre les banques russes appuyées par l’Etat et le Canada va «interdire toute transaction financière avec elles», a ajouté Trudeau…
Le Japon n’est pas en reste : Suppression des visas pour les individus ayant des relations avec les «deux soi-disant Républiques» séparatistes, gel de leurs avoirs et interdiction formelle de commercer avec ces territoires. Plus question également d’émettre et de traiter des obligations d’État russes au Japon. «À l’avenir, si la situation empire, nous travaillerons avec le G7 et d’autres communautés internationales pour prendre rapidement de nouvelles mesures», a fait savoir le Premier ministre, Fumio Kishida.
Ce qu’il y a de positif dans cette affaire – si on peut s’autoriser à parler ainsi – c’est que Poutine aura réussi le tour de fédérer tout l’Occident contre lui. Il n’y a pas si longtemps la guerre commerciale entre les USA et l’Europe faisait les gros titres, maintenant c’est l’union sacrée contre l’ennemi commun. Reste à savoir si les Occidentaux vont aller jusqu’au bout pour détruire le régime de Poutine, en provoquant le chaos économique et social qui l’engloutira…
En tout cas pour le maître du Kremlin cette folle aventure en Ukraine pourrait être “le chant du cygne”, aussi amer et destructeur que l’Afghanistan pour l’URSS. Ce qui est certain c’est que le monde sans Poutine serait beaucoup plus sûr…
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