Les relations abusives sont répandues de nos jours. Il y a beaucoup de questions sur Internet : comment sortir du triangle de Karpman, surmonter les abus physiques ou émotionnels, vaincre le gaslighting dans une relation.
Un exemple frappant d’abus : la violence psychologique dans la famille. Il s’agit d’une violence morale. Malheureusement, les conflits familiaux ne sont généralement pas discutés, par conséquent, la vie avec un alcoolique semble être la norme.
De quoi l’agresseur a-t-il peur, comment défendre ses limites personnelles et que faire quand on se rend compte qu’un agresseur masculin est un narcissique dans une relation ? Essayons de répondre à ces interrogations.
Abuseur : Pourquoi il ne faut pas l’excuser ?
L’abuseur c’est celui qui pratique la violence psychologique ou physique sur une autre personne.
L’abuseur ne sait pas contrôler son agression et au lieu de l’exprimer normalement, il déverse son agression sous forme de violence physique.
L’agression était nécessaire dans l’évolution d’humanité : grâce à l’agression l’espèce humaine a pu survivre. Grâce à l’agression nos ancêtres ont pu conquérir les nouveaux territoires et chasser les mammouths.
Dans la vie moderne, nous n’avons plus besoin de telles quantités d’agression, on se retrouve dans un piège : on doit utiliser l’un de nos mécanismes biologiques (agression) de façon plus civilisée. Certains n’arrivent pas à gérer leurs pulsions d’agressivité.
Quand votre patron vous rabaisse, crie sur vous et ne vous paye pas vos primes, vous pouvez changer ce travail pour un autre moins stressant.
Quand il s’agit de vos parents abuseurs ou de votre conjoint abuseur, c’est plus compliqué.
Les parents abuseurs
Si la personne est issue d’une famille avec des parents abuseurs, elle est formée dans le contexte de trauma, elle ne connait pas d’autre schéma relationnel. En grandissant elle ne pourra pas avoir des réactions de quelqu’un qui a vécu dans une famille adéquate.
Le parent abuseur dit souvent à ses enfants pour justifier sa violence : vous m’avez provoqué, c’est vous qui m’avez poussé à vous frapper, je ne pouvais pas agir autrement !
Ce sont des mensonges ! Dans une famille, ce sont les parents qui jouent le premier violon, c’est eux qui imposent le schéma de comportement à leurs enfants. Le parent abuseur traite son enfant d’égal à égal, il oublie que devant lui il a un enfant.
Pourquoi l’abus dans l’enfance est dangereux ?
L’abus dans l’enfance peut ressurgir même après 40 ans et impacter la personne à l’âge adulte, provoquant le syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Un souvenir- trigger de son enfance peut chambouler l’état psychologique d’un adulte et bouleverser sa vie.
L’abus parental c’est les violences physiques et psychologiques envers les enfants. C’est surtout l’incapacité des parents à satisfaire les besoins basiques des enfants. Ces parents n’assurent pas la sécurité, ne se soucient pas de l’état psychologique de leurs enfants et n’ont pas de contact émotionnel avec leurs enfants.
Faut-il aimer les parents tels qu’ils sont ?
On entend souvent le cliché : tu dois aimer tes parents, tels qu’ils sont !
Les bénéficiaires de ce postulat sont les abuseurs eux-mêmes.
Qu’est que ça veut dire : « tels qu’ils sont » ? ça veut dire le parent peut faire ce qu’il veut et l’enfant doit l’aimer inconditionnellement ?
Faut-il pardonner les parents abuseurs ?
On entend aussi cette phrase : Il faut pardonner tes parents ! Cette prémisse présume que l’enfant abusé, devenu adulte doit s’occuper de ses parents vieillissants même s’ils ne se sont jamais occupés de lui : il doit les soutenir émotionnellement et matériellement.
Pourquoi donc ! ? Il est bête d’exiger à ses enfants de vous rendre ce qu’ils n’ont pas reçu surtout s’ils ne savent pas donner.
Certaines personnes âgées qui se plaignent de leurs enfants qui ont réussi dans la vie, mais ne veulent pas les aider matériellement et prennent leurs distances, devraient se poser les bonnes questions : Où j’étais quand mes enfants avaient besoin de ma protection et de mon assistance émotionnelle et matérielle ?
Conjoint abuseur
Pourquoi est-il difficile de quitter le partenaire abuseur ?
Parce qu’initialement, au début de relation, la femme reçoit beaucoup d’émotions positives, tous ses souhaits sont réalisés.
Il faut savoir qu’aucun abuseur ne commence pas une relation avec des coup directs dans la face !
La femme est dupée : elle s’habitue à un fond émotionnel et ne remarque pas ou ne veut pas remarquer les mini alertes. C’est exactement le but de l’abuseur : petit à petit il défonce les limites personnelles de la femme, millimètre par millimètre il avance sur son territoire :
Ça commence par :
Lui : Je passe te prendre après ton travail.
Elle : Ah, j’ai prévu après sortir avec mes copines
Lui : Copines ? Et moi, je vais être seul ? Je passe te prendre !
Ensuite :
Lui : Pourquoi tu vas à ce travail ? Tu te réveilles tôt, t’es fatiguée… arrête de travailler, c’est moi qui vais prendre en charge les dépenses…
Plus tard :
Lui : Ne fréquente plus tes copines, elles sont bêtes et ont une mauvaise influence sur toi, aucune d’elle n’est mariée, elles ne vont pas t’apprendre de bonnes choses !
Et puis, il arrive un jour ou la femme se retrouve sans travail, sans amies, clôturée à la maison, en train de se justifier pour chaque dinar dépensé devant son conjoint abuseur.
Comment sortir d’une relation avec un parent abuseur ?
Etes-vous en train de mener le dialogue à l’intérieur de vous-même avec vos parents pour prouver que vous êtes digne de leur amour, que vous êtes une bonne personne ?
Maintenant essayez d’analyser votre comportement avec vos parents. Etes-vous en train d’agir pour les contrarier ? Si c’est le cas, c’est parce que même par vos actions vous continuez à vous disputer avec vos parents.
Si vous avez détecté ces signaux en vous, dites-vous : STOP, je suis un adulte, personne ne peut me donner des ordres. PERSONNE !
Il faut travailler votre sens de la culpabilité. Même si vos parents continuent à mettre la pression et vous provoquer pour vous rendre coupable, sachez que dans la relation parents-enfants, ce sont les parents qui sont responsables de l’abus familial. Ce n’est jamais la faute d’un enfant.
L’enfant dépend entièrement de l’adulte, matériellement, émotionnellement, psychologiquement. L’enfant est incapable de changer cette relation ni de la quitter, tant qu’il est enfant.
Et si devenu adulte, vous décidez sur le plan émotionnel de ne pas pardonner et ne pas justifier votre parent, c’est votre droit.
Certains décident de continuer à aider leur parent âgé par devoir (trouver un médecin, aider matériellement) mais de ne plus jamais s’engager émotionnellement avec ce parent.
Sachez que seuls les abuseurs sont bénéficiaires des directives sociétales sur les devoirs des enfants et le pardon qu’il faut accorder aux parents. Ne soyez pas manipulé. Vous seul décidez si oui ou non vous voulez garder un lien émotionnel avec vos parents.
Comment sortir d’une relation avec un conjoint abuseur ?
Si les parents sont abuseurs c’est parce qu’ils savent que l’enfant ne peux pas leur répondre. Le conjoint abuseur agit de sorte parce qu’il est convaincu que vous allez pleurer dans votre coin suite à son attaque, sans vous plaindre aux étrangers. Il croit qu’il n’y aura pas de suite, de conséquences.
Face à son conjoint agresseur, il faut arrêter de subir les violences en se taisant. Il faut verbaliser les souffrances, parler, raconter à son entourage et demander de l’aide. L’abuseur n’aime pas la publicité, ça pourrait freiner ses agissements envers sa victime.
Avoir du soutien
Il ne faut jamais négliger les demandes à l’aide de personnes dans votre entourage qui subissent des violences. Très souvent on répond à ces plaintes des femmes violentées : tu savais qui tu épouses ! C’est toi qui l’as choisi !
Non, personne ne choisit de vivre avec un tyran domestique, personne ! Si c’est arrivé, aidez la personne proche, soutenez-la, planifiez avec elle sa distanciation avec son agresseur. Sans soutien de ses proches, elle ne s’en sortira pas de cette relation.
Les femmes victimes essayent parfois d’excuser le conjoint violent. Par pitié, elles restent à ses côtés : si je vais le quitter, il, alcoolique, va mourir. Elles ne réalisent pas qu’en restant elle risque sa vie et la vie de ses enfants qui vont grandir dans des scénarios psychologiques destructifs.
Sans pitié envers l’abuseur, sans chercher des excuses pour lui, il faut chercher l’énergie, les forces et les ressources pour le quitter avec l’aide de l’entourage.
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