La réponse, enracinée dans les cycles naturels, remonte à des temps immémoriaux.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi l’année est divisée en 12 mois, et non en 10 ou 15 ? Et surtout, qui a inventé cette division et dans quel but ? Explorons cette question fascinante.
L’influence des cycles naturels
Il y a très longtemps, les humains ont remarqué que la nature suivait ses propres rythmes. Prenons la Lune : parfois invisible, elle réapparaît sous forme d’un croissant fin, jusqu’à devenir pleine. Ces changements, appelés phases lunaires, se succèdent sur un cycle d’environ 29,5 jours.
Cette régularité n’a pas échappé aux premiers observateurs. Des découvertes archéologiques sur le site de Lascaux, en France, montrent que, dès il y a 15 000 ans, les phases lunaires étaient enregistrées sur des ossements d’animaux.
En parallèle, la durée d’une année solaire — le temps nécessaire à la Terre pour effectuer une révolution complète autour du Soleil — était identifiée par les changements saisonniers et les apparitions régulières des étoiles.
Synchroniser le calendrier : un défi ancestral
Le problème résidait dans le fait qu’une année solaire dure environ 365,25 jours, tandis que 12 cycles lunaires totalisent seulement 354 jours. Il fallait synchroniser ces chiffres pour mieux prévoir les saisons, cruciales pour l’agriculture.
Les Sumériens, en Mésopotamie, furent parmi les premiers à relever ce défi. Leur calendrier était luni-solaire, composé de 12 mois de 29 à 30 jours. Pour combler l’écart avec l’année solaire, ils ajoutaient périodiquement un mois supplémentaire, une pratique appelée intercalation.
Les Égyptiens, eux, ont adopté une autre approche. Leur calendrier, basé sur l’apparition annuelle de l’étoile Sirius avant la crue du Nil, comptait 12 mois de 30 jours. Les cinq jours restants étaient ajoutés à la fin de l’année sous forme de festivités dédiées à leurs divinités : Osiris, Horus, Seth, Isis et Nephtys.
L’apport des Romains
Chez les Romains, le calendrier aurait initialement compté 10 mois, commençant en mars. Sous le règne de Numa Pompilius, janvier et février furent ajoutés, alignant l’année sur le cycle lunaire. Cependant, le total des jours restait discordant avec l’année solaire.
C’est en 46 av. J.-C. que Jules César, sur les conseils de l’astronome Sosigène, réforma le calendrier. Le calendrier julien, ainsi introduit, comprenait 12 mois et ajoutait un jour tous les quatre ans, inaugurant ainsi l’année bissextile.
La précision du calendrier grégorien
Malgré tout, le calendrier julien comportait une légère erreur : un surplus de 11 minutes par an provoquait, au fil des siècles, un décalage notable. En 1582, le pape Grégoire XIII rectifia ce problème en introduisant le calendrier grégorien, fixant l’année à 365,2425 jours. Ce système réduisait les écarts entre l’année calendaire et l’année astronomique.
Adopté d’abord par les pays catholiques, puis protestants, le calendrier grégorien devint la norme mondiale. En Russie, il fut introduit en 1918. Aujourd’hui, il est utilisé internationalement, marquant le début de l’année au 1er janvier.
Une diversité de calendriers
Cependant, tous les calendriers ne divisent pas l’année en 12 mois. Par exemple, les calendriers hébraïque, chinois et tibétain ajoutent parfois un 13e mois pour aligner l’année lunaire sur l’année solaire.
Une quête millénaire d’ordre
Ainsi, diviser l’année en 12 mois résulte de millénaires d’observation, d’expérimentations et d’adaptations. C’est une tentative humaine de structurer le chaos du temps et de rendre la vie quotidienne plus prévisible et harmonieuse.
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