Un nouveau jalon dans le méga chantier entrepris pour solder le lourd héritage de l’ancien régime, après la traque des fraudeurs de la République, la renégociation des gros contrats qui désavantagent le pays et le projet de démantèlement des structures et organismes publics budgétivores. Le nouvel exécutif a décidé de remettre la main sur les domaines publics accaparés par l’essaim de vautours qui tournaient autour de l’ex-président Macky Sall. Un gros poisson israélien est pris dans les filets…
Il s’agit de l’homme d’affaires Ron Yeffet, qui est vite devenu un magnat de l’immobilier, à la faveur des largesses de la présidence de la République. Le businessman est au centre d’un méga scandale immobilier. Il avait pris possession d’un vaste terrain niché au bord de la mer. Le hic c’est que lui et ses semblables sont assis sur des terres bradées alors qu’en principe elles sont invendables, vu qu’elles font partie du domaine public maritime.
Le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Faye s’étaient engagés durant la campagne électorale à mettre un terme au pillage des biens publics, place aux actes. Les nouvelles autorités auront les coudées d’autant plus franches que leur parti, PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), a laissé des miettes aux autres formations, dont celle de l’ex-président, aux législatives anticipées du 17 novembre 2024.
Fini le bradage du littoral, fini l’attribution illégale des marchés publics, le sport favori de l’ancien régime. Ron Yeffet y perd un terrain de 10 000 m², à quelques mètres de la mer, dans un endroit hyper coté à Dakar, la capitale. Macky Sall n’est plus là pour le protéger. D’ailleurs par crainte d’être arrêté pour ses crimes il n’a pas osé descendre au Sénégal pour battre campagne aux législatives, il s’est contenté de s’adresser aux citoyens via WhatsApp. La sanction électorale a été lourde.
L’homme d’affaires israélien projetait de bâtir sur ce terrain à la valeur inestimable des appartements de luxe, avec vue sur la mer. Des biens qui seraient vendus à prix d’or mais se seraient écoulés comme des petits pains vu leur emplacement. Des clients fortunés ce n’est pas ce qui manque au Sénégal, des opérateurs étrangers ou locaux.
Les médias sénégalais dont le site d’information “Exclusif” font état de liens très étroits entre l’ancien régime et des investisseurs israéliens dans de nombreux secteurs. L’ex-président, «devenu silencieux sur le massacre des Palestiniens vers la fin de son mandat», fréquentait des hommes d’affaires israéliens, rapporte la presse. C’est ainsi que Ron Yeffet a pu se glisser…
Il aurait profité de plusieurs marchés de gré à gré dans le secteur du bâtiment, dont ce terrain de 10 000 m² sur le littoral. Il avait aussi acquis une pléthore de parcelles appartenant à l’État sénégalais, toujours de gré à gré, sans l’once d’un appel d’offres, ce qui est pourtant la règle absolue en la matière.
Le changement de régime après l’élection présidentielle de mars 2024 a sonné le glas de ces pratiques, pour l’Israélien les bonnes affaires se sont arrêtés net. «Le bail dont bénéficiait Ron Yeffet, obtenu dans des conditions opaques, est en cours de révocation», lit-on dans un média de la place. Faye et Sonko sont d’autant plus déterminés dans ce dossier que leur soutien aux Palestiniens a été dit et haut fort en septembre dernier. D’ailleurs le chef de l’Etat l’a martelé en Arabie saoudite lors du Sommet de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, le 11 novembre 2024.
Pour les autres pilleurs de la République tous les chantiers sur le littoral ont été stoppés, le temps de faire le tri entre ceux qui ont effectivement le droit de construire dans le respect des normes environnementales, et les attributions frauduleuses. D’autres opérations ciblent l’homme d’affaires israélien. Les pouvoirs publics ont récupéré un immeuble sis à l’Avenue Pasteur et une villa au quartier Stèle Mermoz, des endroits huppés à Dakar.
Ron Yeffet perdra tout et il n’est pas le seul. Le Sénégal n’est plus le paradis des fraudeurs, c’est terminé…
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