En novembre dernier on évoquait la descente aux enfers de Ron Yeffet, un gros promoteur immobilier israélien qui vivait grassement des largesses de l’ancien régime. Avec sa bande – il faut bien les nommer ainsi – ils avaient mis la main sur des terres nichées au bord de la mer, des biens bradés alors qu’ils sont classées domaine public maritime. Une prédation et des contrats frauduleux validés par le régime de Macky Sall. L’actuel président, Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, ont sifflé la fin. Tous les biens acquis de manière illicite ont été récupérés. Une autre grosse affaire, impliquant également une famille israélienne, vient d’éclater.
L’État sénégalais a rayé d’un trait le bail octroyé à Ad Immobilier, une société détenue par la famille Peretz, qui opère dans le commerce d’armes par le biais d’Ad Con. Ce contrat, acté par un décret datant de mai 2021, sous l’ère Macky Sall, cédait pour 50 ans une kyrielle de titres fonciers très prisés dans le centre-ville de la capitale, Dakar. En échange de ces faveurs les Peretz s’acquittaient d’un loyer annuel de 5 millions de FCFA, une broutille au regard de la valeur et de l’emplacement de ces biens.
Le marché prévoyait aussi la construction d’un immeuble pour la gendarmerie nationale, par Ad Immobilier. Sauf que l’examen du projet a établi que la valeur du bien qui a été bâti était très en-dessous de celle des parcelles cédées. Devant cette fraude manifeste la Sogepa (Société de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine Bâti de l’Etat), pilotée par Elimane Pouye, a entamé la récupération des biens publics et a signifié à Ad Immobilier la résiliation du contrat…
La société publique est disposée à indemniser les acquéreurs pour reprendre la totalité du foncier, rapporte “Libération”. Mais puisque ces terrains ont été bradés les montants qui seront restitués aux promoteurs ne pèseront pas trop lourd sur le Trésor public. Le gain de l’Etat est infiniment plus conséquent vu l’emplacement de ces biens.
C’est un des exemples de la pléthore de crimes financiers commis par le régime de Macky Sall, dont certains relèvent de la haute trahison et finiront tôt au tard devant les Tribunaux, au Sénégal ou à l’international. L’ex-président a filé vers le Maroc pour un exil doré (à Marrakech), il y a même monté un cabinet de conseils pour monnayer ses lumières. Le Sénégal et les Sénégalais eux payent cher son lourd bilan. Sans parler des crimes de sang qu’il a laissés derrière lui et qui ont été ébruités à l’étranger.
Le pouvoir actuel a entrepris un long et difficile travail de réparation des nombreux crimes et ratés de l’ancien régime, parallèlement à des réformes ambitieuses pour relancer l’économie du pays. Diomaye Faye et Sonko ne s’imaginaient certainement pas que la tâche serait aussi titanesque après les deux mandats de Macky Sall…
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