Au cours d’une conférence de presse tenue, mardi 5 juillet 2022, en présence de Mme Adèle Kheder, Directrice Régionale de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et Mme Marilena Viviani, Représentante de l’UNICEF en Tunisie, le Ministre de l’Education, M. Fathi Slaouti, a annoncé le lancement d’une campagne de soutien aux établissements d’enseignement destinés aux Tunisiens à l’étranger à travers une plateforme spéciale, en coordination avec l’UNICEF, tout en précisant que les dons relatifs à cette campagne ne sont pas déductibles des impôts en Tunisie ou à l’étranger.
Cette campagne vise à soutenir les efforts de l’État pour entretenir les établissements d’enseignement, afin que l’école publique retrouve son éclat et devienne un espace plus attirant.
Ramassage de dons et Téléthon, Slaouti n’a pas l’exclusivité
Dans un contexte pareil, le ministre de l’Éducation, M. Fathi Slaouti, a également reçu, mercredi 6 juillet 2022, une délégation d’un groupe privé d’entreprises et de sa fondation. La réunion a porté sur la conclusion d’un accord de partenariat pour effectuer des interventions au niveau des infrastructures en créant de nouvelles salles de classe dans certains établissements scolaires.
S’exprimant sur la situation devenue catastrophique d’un très grand nombre d’établissements d’enseignement, M. Fethi Slaouti a annoncé des chiffres effrayants. Au fait, 92,3% des écoles primaires sont dépourvues de bibliothèques, 40% n’ont pas de terrains de sport et 260 écoles nécessitent des travaux d’entretien.
Concernant les collèges et lycées, le ministre a fait savoir que 124 des 1 455 établissements n’ont pas de bibliothèques, et 196 autres n’ont pas de terrains de sport. Il a également pointé du doigt, les difficultés de transport des élèves, notamment dans les régions, vers les établissements scolaires, précisant que près de 93 000 élèves font quotidiennement des distances de plus de 3 kilomètres pour atteindre leurs écoles.
Avant M. Slaouti qui croit pouvoir remédier à la situation catastrophique de l’école publique et reconstruire les salles de classes délabrées, les écoles rurales privées d’eau potable et de sanitaires, par l’aumône, c’est bel et bien Néji Jalloul, ancien ministre de l’Education, qui a lancé un téléthon début septembre 2015, en collaboration avec la chaîne de télévision publique, pour recueillir des fonds au profit des établissements scolaires tunisiens. Un téléthon qui n’aurait recueilli qu’un million de dinars (300 mille euros environ) sur des dizaines espérés…
5% du budget pour l’infrastructure
Avant le lancement de cette campagne de soutien aux établissements d’enseignement destinés aux Tunisiens à l’étranger et l’accord conclu avec un groupe privé d’entreprises, le ministre de l’Education avait déclaré fin mai 2022 que « le budget du ministère est le plus important en Tunisie, mais 95% de ce budget est consacré aux salaires. ». « De ce fait, 5% du budget n’est pas suffisant pour changer l’infrastructure des établissements scolaires. » a-t-il ajouté.
Le ministre a assuré que « le ministère est en train de chercher de nouvelles sources de financements et d’entrer en contact avec des hommes d’affaires et des organisations de la société civile. » chose faite au début de cette semaine.
Malgré ce recours humiliant aux campagnes de dons qui s’apparente à l’aumône, voire pire, une meilleure gouvernance de son ministère aurait épargné à M. Slaouti temps et efforts.
Rien qu’une vraie bonne gestion de la flotte impressionnante des voitures de fonction et administrative, mettre fin aux « régularisations » des milliers de suppléants revendiquant leur intégration dans le corps enseignant dans des circonstances douteuses, et une bonne gestion des moyens généraux suffiraient à épargner le ministère ces démarches humiliantes.
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