Economie

Sommet Corée du Sud-Afrique : Les minéraux critiques en ligne de mire

Sommet Corée du Sud-Afrique : Les minéraux critiques en ligne de mire

Du 4 au 5 juin 2024, le gouvernement sud-coréen organisera son premier sommet africain à Séoul et Ilsan. Au cœur de cette rencontre inédite, la question des minéraux africains sera centrale pour Séoul, qui cherche à renforcer ses liens avec certains des plus grands producteurs de métaux critiques.

Selon Kim Tae-hyo, conseiller adjoint à la Sécurité nationale du président Yoon Suk Yeol, l’Afrique est un « partenaire crucial » pour la poursuite des avancées industrielles de la Corée du Sud.

Avec 30% des réserves mondiales de minéraux critiques, dont le cobalt, l’étain, le cuivre et le graphite, le continent est en effet bien placé pour approvisionner les producteurs de semi-conducteurs et le cinquième constructeur automobile mondial (Hyundai).

Des liens renforcés

Ces dernières années, des entreprises coréennes ont noué des liens avec plusieurs compagnies minières présentes en Afrique. La Tanzanie, dont la présidente Samia Suluhu Hassan fait partie de la vingtaine de chefs d’État ou de gouvernement africain attendus, est l’un des pays qui a le plus bénéficié de cette croissance des investissements sud-coréens dans le secteur minier africain.

Actuellement troisième producteur africain de graphite et ambitionnant fournir au moins 10% de l’offre mondiale d’ici 2030, la Tanzanie peut en effet approvisionner l’industrie sud-coréenne des batteries pour véhicules électriques. Le géant POSCO, qui veut notamment multiplier par 4 sa production d’anodes de batteries à 320 000 tonnes d’ici 2030, a signé plusieurs accords d’approvisionnement pour des projets de graphite qui devraient bientôt entrer en production.

Intérêt particulier

Cependant, la Corée du Sud n’est pas le seul pays développé à s’intéresser de plus en plus aux minéraux critiques africains. Dans le cadre de son expansion sur le continent, Séoul devra composer avec les ambitions des États-Unis, de l’Union européenne (UE) ou encore du Japon, qui contestent le leadership de la Chine dans les métaux critiques sur le continent. L’empire du Milieu s’est en effet imposé grâce à des investissements massifs en Afrique ces dernières années.

Pour la seule année 2023, les données du think tank American Enterprise Institute, basé à Washington, montrent que 7,8 milliards de dollars ont été consacrés à l’exploitation minière par les entreprises chinoises, sur des investissements totaux de près de 11 milliards de dollars en Afrique.

Alors que Pékin a toujours privilégié les investissements visant à sécuriser les matières premières pour ses usines, Washington et l’UE tentent, depuis quelques mois, de se positionner comme des partenaires de la transformation locale des minéraux africains.

Le sommet Corée du Sud-Afrique est donc l’occasion pour Séoul de faire ses premiers pas sur cette voie, avec la signature annoncée de plusieurs accords de coopération.

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