La ville de Sousse est le théâtre d’une affaire de corruption d’une ampleur inédite impliquant le détournement de plus de 5 218 compteurs d’eau, pour une valeur estimée à 660 000 dinars.
Une enquête approfondie a été initiée après une opération de contrôle centralisé, révélant des dysfonctionnements majeurs au sein de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE).
Selon le porte-parole du tribunal de première instance de Sousse, Wissem Cherif, à Mosaiquefm, sept personnes ont été placées en détention, cinq autres présentées en état de liberté, et deux individus sont actuellement recherchés. Parmi les suspects figurent des employés et cadres de la SONEDE, des entrepreneurs spécialisés dans les travaux publics, ainsi que des propriétaires de magasins de matériel métallique.
Les premiers éléments de l’enquête, confiée au poste de police nationale de Sousse-Nord, ont permis la saisie d’un lot de compteurs d’eau détournés chez un commerçant. Face à l’ampleur et à la complexité du dossier, la brigade financière et économique de la Garde nationale a été chargée de poursuivre les investigations.
Les charges retenues contre les suspects incluent la formation d’un réseau de malfaiteurs visant à s’approprier des biens publics, le détournement de matériels par des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, et le blanchiment d’argent. Les individus non fonctionnaires impliqués sont accusés de complicité dans ces infractions.
Par ailleurs, trois suspects font l’objet d’une interdiction de quitter le territoire tunisien.
L’enquête initiale a également révélé une autre affaire de corruption liée à la gestion des stocks et des approvisionnements. Lors d’un contrôle au sein du département de gestion des fournitures de la région centrale, des manquements évalués à plus de 300 000 dinars ont été constatés. À Sousse-ville uniquement, le déficit atteint 43 000 dinars, tandis que le reste concerne six autres délégations.
La justice a ordonné la détention de huit nouveaux suspects et émis un mandat de recherche pour un autre. Ces individus sont également accusés de falsification et d’usage de documents falsifiés.
Ces affaires mettent en lumière des failles profondes dans les mécanismes de contrôle et de gestion des ressources publiques. Les charges retenues visent à renforcer la lutte contre la corruption, un fléau qui continue d’affecter les institutions publiques en Tunisie.
Les autorités judiciaires et sécuritaires poursuivent les investigations pour déterminer l’étendue des préjudices et envisager des sanctions appropriées. Cette affaire, qui s’annonce comme un test pour la transparence administrative en Tunisie, pourrait également servir de signal fort contre les pratiques illicites dans les institutions publiques.
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