Des députés français dénoncent une « intimidation inacceptable »
L’arrestation de deux gendarmes français par la police israélienne à Jérusalem continue de susciter des réactions indignées au sein de la classe politique française. Lors de la visite du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot au domaine national français de l’Eléona, des policiers israéliens armés ont pénétré sur le site sans autorisation, provoquant un incident diplomatique majeur. Ce domaine, situé sur le mont des Oliviers, est placé sous la protection de la France depuis plus de 150 ans et bénéficie d’un statut de souveraineté française.
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), a réagi avec virulence sur les réseaux sociaux, qualifiant l’incident d’« intimidation inacceptable » et s’en prenant directement au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. « À Jérusalem, Netanyahou n’a rien à faire sur le territoire sous responsabilité de la France », a-t-il écrit.
Les députés LFI, dans un communiqué, ont dénoncé une « violation de la souveraineté française » et appelé à ne pas « accepter les actes d’arrogance répétés du gouvernement israélien ».
Points principaux du communiqué :
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Condamnation de l’arrestation : LFI qualifie cet acte d’« intimidation inacceptable » de la part du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou, et le décrit comme une « violation de la souveraineté française ».
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Appel à la libération immédiate : LFI demande la libération immédiate des deux gendarmes.
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Soutien au ministre des Affaires étrangères : Le ministre Jean-Noël Barrot est soutenu dans sa décision de ne pas se rendre sur le site tant que la police israélienne est présente.
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Critique de la politique française : LFI reproche à la France d’avoir envoyé des signaux de soutien à Israël, ce qu’ils estiment être une erreur, en raison du non-respect du droit international par le gouvernement israélien.
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Appel à des actions concrètes : LFI propose des mesures comme des sanctions, un embargo sur les armes et l’imposition d’un cessez-le-feu, pour faire face à ce qu’ils décrivent comme un « gouvernement d’extrême droite » en Israël.
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Accusation envers Netanyahou : Le communiqué accuse Netanyahou de mener une « fuite en avant dévastatrice » avec des conséquences graves pour les civils palestiniens et libanais.
Le ton du communiqué est particulièrement ferme et critique envers la politique d’Israël, appelant à une réponse plus vigoureuse de la France pour défendre ses intérêts et ceux du droit international.
Fabien Roussel dénonce une « humiliation » pour la France
Du côté du Parti communiste français, le secrétaire national Fabien Roussel a également exprimé son indignation. « La France ne peut se faire humilier ainsi », a-t-il déclaré, ajoutant : « Quand on voit comment la police israélienne traite des gendarmes français, on comprend mieux comment elle traite les Palestiniens ! »
Ses propos font écho aux critiques émises par d’autres figures de la gauche, qui voient dans cet incident une atteinte grave aux relations diplomatiques franco-israéliennes.
L’affaire qui ne va pas arranger les relations exécrables entre l’Elysée et le gouvernement israélien: la police israélienne arrêtant des gendarmes français à l’Eleona, domaine national français à Jérusalem, indique l’AFP, ces images partagées par @sambklf pic.twitter.com/QFJF6nqeIA
— Darius Rochebin (@DariusRochebin) November 7, 2024
Soutien du centre et de la droite, appels à l’apaisement
Les réactions ne se limitent pas à la gauche. Brigitte Klinkert, députée Renaissance, a salué la décision du ministre Barrot de ne pas se rendre à l’Eléona en raison de l’incident. « Il est inconcevable que nos personnels diplomatiques soient ainsi arrêtés », a-t-elle écrit sur le réseau social X (anciennement Twitter).
De son côté, la commission des Affaires étrangères du Sénat et son président LR, Cédric Perrin, ont également condamné l’incident, le qualifiant d’« arrestation inacceptable » et appelant à une désescalade dans un contexte qui requiert « l’apaisement et le dialogue ».
Des relations diplomatiques sous tension
La diplomatie israélienne a de son côté affirmé que des « clarifications » sur les questions de sécurité avaient été échangées avec l’ambassade de France à Tel-Aviv, tandis que les autorités françaises ont demandé des explications officielles. Cet incident, qui met en cause la souveraineté française sur un site historique et religieux, pourrait ajouter aux tensions déjà présentes entre les deux pays. L’ambassadeur d’Israël en France pourrait être convoqué pour fournir des explications, tandis que Paris exige que de telles actions ne se reproduisent pas.
L’incident de l’Eléona à Jérusalem témoigne de la complexité des relations franco-israéliennes, et les réactions politiques en France montrent l’ampleur de l’indignation face à ce que beaucoup considèrent comme un manque de respect de la souveraineté française et une humiliation pour la France.
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