Le président de la République Kaïs Saïed a reçu, mardi 22 avril 2025, au Palais de Carthage, le ministre de la Jeunesse et des Sports Sadok Mourali pour examiner le nouveau projet de loi encadrant les structures sportives en Tunisie. Cette initiative législative s’inscrit dans une volonté présidentielle de réformer en profondeur un secteur miné par la confusion réglementaire et la corruption.
Le chef de l’État a insisté sur l’impératif de doter le pays d’un cadre juridique cohérent, aligné sur la phase actuelle de “construction et de lutte contre la corruption” qu’il appelle de ses vœux. Il a notamment fustigé la législation en vigueur, à l’origine selon lui d’une « monstruosité hybride », ni totalement amateur, ni véritablement professionnelle, qui a engendré des dysfonctionnements et des inégalités profondes entre clubs sportifs.
Dans cette perspective, le président a appelé à ce que les clubs dits “mineurs” puissent bénéficier pleinement de leur place dans le paysage sportif national, avec des chances équitables d’évoluer et de se structurer.
Plus sévèrement encore, Kaïs Saïed a dénoncé la prolifération des réseaux de corruption au sein du sport tunisien, notamment à travers des pratiques opaques de transferts, qualifiées de « marchés parallèles », et appelant à une action déterminée pour y mettre un terme. La mise en place de mécanismes de contrôle stricts et d’une transparence renforcée dans la gestion sportive est désormais au cœur de la réforme proposée.
Le président a également abordé la situation préoccupante de plusieurs infrastructures sportives à l’abandon, citant le complexe olympique d’El Menzah comme exemple emblématique. Il a accusé certaines parties de vouloir “dilapider ces biens publics au prix le plus bas”, soulignant que “le devoir national impose de déjouer ces manœuvres”.
Enfin, Kaïs Saïed a exprimé sa volonté de réhabiliter les maisons de jeunes à travers le pays, rappelant qu’elles étaient autrefois des lieux de savoir, de culture et de sport, avant d’être délaissées. Il a exhorté à redonner vie à ces établissements afin d’offrir aux jeunes des alternatives constructives aux dérives sociales et à la marginalisation.
Ce projet de loi marque une étape décisive dans la volonté de refonte du système sportif tunisien, en vue d’en faire un levier de développement, d’éthique et d’intégration sociale.
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