Economie

Suppression en vue des subventions au pain et adoption du mécanisme d’ajustement des prix

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Selon des sources dignes de confiance, le gouvernement aurait élaboré un plan visant à supprimer progressivement les subventions au pain au cours des quatre prochaines années, de sorte que les boulangeries recevant les subventions publiques pour produire le pain subventionné ne seront plus subventionnées. Parallèlement, il y aura une augmentation progressive des prix du pain selon un mécanisme similaire à celui adopté pour l’ajustement des prix du carburant.

Hausse progressive des prix

La hausse des prix concernera les catégories « gros pain » et « baguette », tout en se désengageant de l’importation de la farine non subventionnée qui sera désormais l’affaire des minoteries privées, tandis que l’État se contentera de fournir de la farine aux boulangeries subventionnées jusqu’à la fin du plan de suppression définitive des subventions.

Selon les données officielles, le prix réel du gros pain, sans subvention, est de 465 millimes, alors qu’il est vendu au public au prix de 230 millimes, l’écart correspondant à la subvention est ainsi de 235 millimes, tandis que le prix réel de la baguette est de 274 millimes, alors qu’elle est vendue au public à 190 millimètres soit une subvention de 84 millimes.

L’augmentation annuelle prévue du prix de la « baguette » devrait se situer entre 70 et 120 millimes, ce qui laisse présager la possibilité de ne plus produire du gros pain.

De nombreux Tunisiens craignent les répercussions de la suppression des subventions aux produits de base vu la montée de l’inflation notamment des produits alimentaires (15,1%), tandis que les experts confirment que la suppression des subventions s’inscrit dans le cadre d’un plan convenu avec les bailleurs de fonds pour obtenir des crédits permettant de combler le déficit budgétaire.

Quel sort pour les boulangers ?

A la lumière de ces évolutions, les boulangeries subventionnées font face à un sort incertain alors que le gouvernement prévoit de lancer un plan visant à supprimer progressivement les subventions dès l’année prochaine, menaçant de mettre au chômage des milliers de travailleurs dans ces boulangeries qui survivent grâce aux subventions depuis des décennies.

Le nombre des boulangeries classées (qui fabriquent du pain subventionné) est estimé à 3317 boulangeries, employant un minimum de 4 ouvriers par boulangerie selon le cahier des charges régissant ce type d’entreprises.

Ces boulangeries bénéficient de rations mensuelles de 118 quintaux de farine subventionnée pour la production du pain pour de larges franges de tunisiens, ainsi que l’approvisionnement des établissements publics, tels que les hôpitaux, les foyers universitaires, les prisons et les casernes.

Malgré le rôle important des boulangeries classées dans le tissu social tunisien, leur survie est menacée avec la suppression des subventions en raison de l’absence de plans officiels pour aider ces petites entreprises à effectuer une transition et éviter la faillite et les licenciements.

Il est à noter que les boulangeries tunisiennes produisent 6,7 millions de pains par jour, dont 3,9 millions de gros pain et 2,7 millions de baguette. Depuis 2012, les autorités ont gelé l’octroi d’autorisation pour l’ouverture de nouvelles boulangeries produisant le pain subventionné, encourageant ainsi la vente du pain à des prix non encadrés.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek