Face à la tempête économique mondiale qu’il a provoquée et que les USA paieront aussi (des entreprises américaines ont saisi la justice pour annuler les décrets présidentiels), face aux échanges de coups dans son propre camp sur fond de supercherie et face à la surtaxe de 84% que vient de dégainer la Chine et qui fera de sacrés dégâts (plus les frappes européennes) Donald Trump fait diversion. Il fait tout pour installer dans les esprits que le pays sera plus riche et les Américains plus prospères après la saignée. Il a amusé la galerie lors d’un dîner avec des ténors républicains hier mardi 8 avril…
Le président s’est payé la tête des partenaires commerciaux qui lui courent derrière pour négocier après les salves sur les droits de douane. Ils sont effectifs depuis hier matin mais Trump ne ferme pas hermétiquement les portes de la négociation, ce qui signifie clairement que ces tours de vis ne sont pas tenables dans la durée, pour l’économie américaine comme pour la croissance mondiale.
«Ces pays nous interpellent, ils me lèchent le cul. Ils meurent d’envie de passer un accord», s’est gaussé le républicain en présence des membres du comité national de son parti. «Je vois un républicain rebelle, vous savez, un type qui veut se faire de la pub, dire : Je pense que le Congrès devrait prendre en charge les négociations. Je vous le dis, les autres ne peuvent pas négocier comme moi», a décoché Trump en direction du sénateur Rand Paul, l’adversaire numéro 1 de la politique commerciale de Washington.
«Oh, c’est ce qu’il me faut. J’ai besoin qu’on me dise comment négocier. Je vous le dis, si on les écoutait, le peuple le plus heureux du monde serait la Chine. Ils ne paieraient pas 104 %, je vous le dis […], nous leur paierions 104%», a martelé le président devant une assistance manifestement séduite.
Mis à part les 104% qui s’abattent sur la Chine ce mercredi près de 60 partenaires commerciaux des USA se farcissent dès aujourd’hui des droits de douane oscillant entre 10% et 50%. Trump exulte devant ces «dizaines d’États» dont la Chine, soutient-il, qui font des pieds et des mains pour sceller un accord avec la Maison-Blanche…
Le président américain le répète souvent publiquement et le correspondant de France 24 à Washington, Matthieu Mabin, a confirmé que des dizaines de dirigeants étrangers insistent pour dialoguer avec Trump. Mais ce dernier exige «des accords sur mesure, pas du prêt-à-porter, mais de la haute couture». Le Premier ministre israélien a ouvert le bal en se rendant à la Maison-Blanche. La visite de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, une “amie” de Trump, est annoncée. On attend de voir qui d’autre défilera à Washington.
En tout cas le ministre américain des Finances, Scott Bessent, bombe le torse, lui aussi attend de «voir ce qu’ils [les partenaires commerciaux] proposent […] parce qu’après 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro».
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