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Syrie-Jordanie : ça redémarre fort après des années de paralysie, la marchandise circule librement, fini les taxes

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La diplomatie – l’économie n’est jamais loin – a vite repris ses droits à Damas après la chute spectaculaire du régime de Bachar al-Assad. Les Turcs et les Européens sont sur le pont, les Qataris également. Les voisins des Syriens, les Jordaniens, entrent dans la danse. Les échanges commerciaux entre les deux pays repartent après des années de léthargie, et ça redémarre fort…

La réouverture du poste frontalier stratégique de Jaber, bouclé depuis le 7 décembre 2024, fait beaucoup de bien au transit de la marchandise. Mais il y a aussi la signature d’un accord avec le gouvernement syrien intérimaire, il offre de nouveaux horizons très profitables aux économies des deux pays. Le ministère jordanien de l’Industrie et du Commerce a déclaré que le nouvel accord permet désormais aux camions commerciaux jordaniens et étrangers d’entrer librement en Syrie…

Fini la cohorte de camions qui s’astreignaient à transférer leurs marchandises à des véhicules locaux à la frontière. L’élimination des frais et taxes à l’entrée des camions rabote sensiblement les coûts logistiques.  «Le nombre de camions a atteint 250 véhicules traversant dans les deux sens, ce qui est un très bon chiffre comparé aux années passées. Heureusement, les premiers camions sont bien arrivés à destination en Syrie en toute sécurité», se réjouit le ministre jordanien, Yaroub al-Qudah, cité par RFI ce jeudi 19 décembre.

Les opérateurs commerciaux et industriels jordaniens sont très enthousiastes, pour eux cette réouverture est synonyme de marchepied vers la revitalisation de l’économie nationale et régionale. Ils magnifient la baisse des coûts du transport, surtout vers des marchés très juteux tels que le Liban, la Turquie et l’Europe. La dynamique permet également de réembaucher des centaines de travailleurs et chauffeurs de poids lourds frappés par le chômage.

Deux conducteurs, Abdullah et Mahmoud, commentent l’embellie retrouvée. «Heureusement, tout se passe très bien et les procédures sont faciles. Nous espérons que le commerce entre les deux pays reviendra à son meilleur niveau (…). Hier, j’ai chargé des marchandises à Aqaba, puis je suis arrivé à la frontière de Jaber. Aujourd’hui, si Dieu le veut, nous finirons les formalités et continuerons notre route».

La région n’a pas connu une telle effervescence depuis des années, la fermeture des frontières du fait du péril sécuritaire engendré par le soulèvement de 2011 en Syrie a paralysé toute activité ; s’y ajoute l’insécurité née de la conquête des zones  frontalières par les insurgés. Les Syriens et les Jordaniens espèrent que l’ère al-Assad et son funeste corollaire sont définitivement derrière eux…

 

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