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Syrie : Quelles sont les messages d’Al-Sharaa dans sa visite à la grande Mosquée des Omeyyades et comment sa personnalité a-t-elle changé ?

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Dans un geste hautement symbolique, Ahmed Al-Sharaa, surnommé “Al-Joulani” et leader des opérations militaires de l’opposition syrienne, s’est rendu au cœur de Damas, à la célèbre grande Mosquée des Omeyyades, quelques heures après l’annonce de la chute du régime de Bachar al-Assad.

Ce déplacement, marqué par une prosternation de gratitude, porte des messages locaux et internationaux.

Une visite riche en symboles

Al-Sharaa a choisi la grande Mosquée des Omeyyades pour prononcer son premier discours après l’effondrement du régime Assad. Selon l’analyste syrien Ibrahim Al-Jibeen, ce choix souligne la centralité de Damas et du lieu sacré dans l’imaginaire syrien et arabe. À travers ses paroles, il a affirmé que la victoire contre le régime Assad représente “un triomphe pour la nation islamique”.

Al-Sharaa a également lancé un message clair à ceux qui critiquent l’influence iranienne en Syrie, en dénonçant la transformation du pays en une “ferme pour les ambitions iraniennes” par le président déchu.

Une transformation personnelle

Cette apparition a également mis en lumière l’évolution personnelle et politique d’Al-Sharaa. Décrit autrefois comme une figure mystérieuse et masquée, voire terroriste, il apparaît désormais plus ouvert et calculé dans ses discours.

Selon Al-Jibeen, il semble maîtriser son message et ses objectifs, choisissant soigneusement ses mots pour apaiser les tensions et rassurer les différentes factions du peuple syrien. Beaucoup d’analystes estiment qu’il a été formé sur la communication et qu’il a été préparé pour cette phase.

Les défis politiques et militaires

Alors que la chute du régime Assad est célébrée, des défis demeurent pour assurer une transition politique et militaire stable. La coalition de l’opposition armée a délégué la gestion des affaires courantes à Mohammed Ghazi Al-Jalali, ancien Premier ministre sous Assad, en attendant une passation de pouvoir officielle.

Al-Jibeen insiste sur l’importance de ne pas réduire cette transition à la seule fuite de Bachar al-Assad. Les institutions publiques doivent être protégées, et les figures du régime doivent être empêchées de revenir au pouvoir.

Une transition encadrée par l’ONU

La transition en Syrie devra se conformer à la résolution 2254 adoptée par l’ONU en 2015, qui appelle à un processus politique dirigé par les Syriens eux-mêmes. Cette résolution stipule la formation d’un gouvernement inclusif, la rédaction d’une nouvelle constitution et la tenue d’élections démocratiques.

La chute du régime Assad ouvre une nouvelle page pour la Syrie, marquée par l’espoir, mais aussi par des défis complexes. La coordination entre l’opposition syrienne, les forces internationales et les institutions locales sera essentielle pour bâtir une Syrie unie et souveraine.

 

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