En juillet 2023 on vous parlait du business très florissant entre l’Algérie et la France en dépit des contentieux historiques très lourds, dans au moins 5 dossiers et que la prochaine visite à Paris du président Abdelmadjid Tebboune permettra peut-être de solder définitivement. En attendant le dernier rapport de l’OFATS (Foreign AffiliaTes Statistics) confirme la bonne santé du partenariat économique bilatéral, dans la durée, au point que la France occupe la première des investisseurs étrangers hors hydrocarbures en Algérie, un dossier prioritaire pour cette dernière…
Toujours d’après cette enquête, qui a passé à la loupe la présence à l’étranger des groupes européens et qui a été reprise dans la Lettre de la mission économique de l’ambassade française à Alger, l’Hexagone est leader en Algérie. «La France occupe la première place des partenaires européens par nombre de filiales avec 201 filiales en Algérie», selon la même source, laquelle a compilé les données de 2021. Parmi les français opérant en Algérie il y a des ténors tels que Société Générale, BNP Paribas, Natixis, Renault… Et tant pis pour les anti-Français en Algérie et surtout les anti-Algériens en France (Marine Le Pen et ses troupes se reconnaîtront, sans parler d’Eric Zemmour).
L’Italie, qui est aussi un gros partenaire économique de l’Algérie, est très loin derrière avec 30 filiales ; puis vient l’Espagne avec 25 filiales. L’Allemagne et le Portugal bouclent le top 5 avec chacun 15 filiales, a ajouté la même source. D’après l’enquête la France a fait un impressionnant bond en avant de 30% cette dernière décennie, passant de 156 à 201 filiales. L’Italie a complètement dévissé, passant de 69 à 30 filiales, entre 2020 et 2021. Quant à l’Espagne, le nombre de ses filiales a plus que doublé, de 11 à 25 entre 2011 et 2021.
La France occupe également le premier rang des partenaires européens de l’Algérie pour le nombre d’emplois générés par ses filiales. Les entreprises françaises font travailler 23 657 personnes en Algérie contre 12 401 pour l’Italie, 2181 pour l’Allemagne et 2106 pour l’Espagne. Mais en 10 ans les effectifs des filiales algériennes des groupes français ont fondu de 10%, passant de 26 708 salariés en 2011 à 23 657 en 2021…
Les entreprises italiennes opérant en Algérie ont perdu moins, -3%, 12 401 employés au total ; la chute est encore plus spectaculaire avec les sociétés allemandes, -27% dans les effectifs à la même période. La seule nation européenne dont les filiales algériennes ont gonflé leurs personnels est l’Espagne, avec +25% en 10 ans (2011-2021).
Le troisième secteur dans lequel la France est numéro 1 en Algérie est le chiffre d’affaires de ses filiales algériennes, qui culminent à 2,4 milliards d’euros en 2021. L’Italie est seconde avec 1,7 milliard d’euros, l’Espagne troisième avec 1,1 milliard d’euros et l’Allemagne quatrième avec 400 millions d’euros. Reste que les groupes français opérant en Algérie ont reculé ces dix dernières années. Leur chiffre d’affaires total a été rogné de 45% ; idem pour les italiens, -38%.
Globalement le chiffre d’affaires des groupes européens en Algérie s’est replié de 25%, à 5,8 milliards d’euros sur le long terme. Un recul attribué au «ralentissement de la croissance» en Algérie suite à la crise pétrolière de 2014, la «réduction des importations, l’achèvement des grands projets et la crise du Covid-19». Toutefois l’enquête signale un rebond de l’activité en 2021, +21,6%. On attend les indicateurs de 2023-2024…
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