Monde

Tarhuna (Libye): Enterrement de masse survenues entre avril 2019 et juin 2020 dans des fosses communes

Tarhuna (Libye): Enterrement de masse survenues entre avril 2019 et juin 2020 dans des fosses communes

Un rapport du Service des droits de l’homme de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a mis en garde, vendredi 30 août 2024, contre le fait que l’absence persistante de reddition des comptes et les années d’impunité dont jouissent les auteurs des abus commis dans la ville libyenne de Tarhuna entre 2013 et 2022 risquent d’alimenter une plus grande instabilité et de nouvelles divisions dans ce pays d’Afrique du Nord.

Le rapport décrit comment les Al-Kaniyat, un élément armé apparu en 2011, ont ensuite exercé un contrôle « brutal » sur Tarhuna, une ville de quelque 150.000 habitants située à 90 km au sud-est de Tripoli. Pendant la guerre civile de 2019-2020 dans l’ouest de la Libye, la ville de Tarhuna a servi de base pour l’attaque de l’Armée nationale libyenne (ANL) sur Tripoli.

Il complète l’enquête de 2022 concernant les atrocités commises à Tarhuna, notamment la découverte de fosses communes contenant des centaines de restes humains, la plupart menottés, les yeux bandés et portant des traces de torture, et la possibilité qu’il y ait jusqu’à 100 autres sites de ce type.

« Des années se sont écoulées depuis que ces terribles violations ont été commises, mais les auteurs n’ont toujours pas été traduits en justice, pas plus que la vérité, la justice ou les réparations n’ont été accordées aux victimes et à leurs familles », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, relevant que « l’impunité doit cesser ».

Le Centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT) a procédé à l’analyse d’images satellites à Tarhuna, qui ont été fournies à la MANUL et à d’autres entités.

Ces images ont révélé des perturbations du sol correspondant à des activités d’enterrement de masse survenues entre avril 2019 et juin 2020 dans sept endroits où des corps et des restes humains ont été retrouvés par la suite.

Selon l’ONU, les violences sexuelles sont largement sous-représentées dans toute la Libye, en partie à cause des traditions patriarcales et religieuses et de la culture tribale, qui conduisent souvent à la peur du rejet, à la stigmatisation et à la honte.

Face à ce sombre tableau décrit par les enquêteurs, le rapport indique que l’intégration d’Al-Kaniyat dans l’ancien gouvernement d’entente nationale (GNA), puis dans l’Armée nationale libyenne (ANL), a constitué un obstacle important à la reddition des comptes.

(Source: ONU)

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut