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Tensions en Turquie : Erdoğan fait arrêter son principal rival politique

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Le 19 mars 2025, Ekrem İmamoğlu, maire d’Istanbul et principal opposant au président Recep Tayyip Erdoğan, a été arrêté par la police turque. Cette interpellation s’inscrit dans le cadre d’enquêtes pour corruption et liens présumés avec le terrorisme.

Selon un communiqué du bureau du procureur d’Istanbul, M. İmamoğlu est accusé d’être « à la tête d’une organisation criminelle à but lucratif » et d’avoir apporté une aide au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme organisation terroriste par Ankara.

Cette arrestation survient quelques jours avant les primaires du Parti républicain du peuple (CHP), prévues dimanche, où M. İmamoğlu était pressenti pour être désigné candidat à l’élection présidentielle de 2028.

La veille de son arrestation, l’Université d’Istanbul avait annulé le diplôme universitaire de M. İmamoğlu, obtenu il y a plus de 30 ans, pour « nullité » et « erreur manifeste ». Cette décision pourrait entraver sa candidature à la présidence, la Constitution turque exigeant un diplôme de l’enseignement supérieur pour tout candidat à cette fonction.

En réaction à ces événements, le CHP a dénoncé une tentative de coup d’État contre leur potentiel futur président. M. İmamoğlu, dans une vidéo diffusée avant son arrestation, a affirmé qu’il ne céderait pas à la pression et a appelé à la résistance contre la tyrannie.

Parallèlement, les autorités ont arrêté une centaine d’autres personnes, dont des collaborateurs de M. İmamoğlu, des élus et des membres du CHP, dans le cadre des mêmes enquêtes. Le gouverneur d’Istanbul a interdit tous les rassemblements et manifestations jusqu’à dimanche, tandis que des restrictions d’accès aux réseaux sociaux ont été signalées à travers le pays. 

Ces mesures interviennent dans un contexte de tensions politiques accrues en Turquie, où le président Erdoğan est accusé d’utiliser le système judiciaire pour affaiblir ses rivaux et consolider son pouvoir en vue des prochaines élections.

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