Un malheur n’arrive jamais seul… Le milliardaire américain Elon Musk est tourmenté par une chute fulgurante des ventes et de la valeur des actions de son fleuron Tesla, une plongée qu’il doit en grande partie à la dégradation de son image depuis qu’il a rallié Donald Trump. Tesla a même été écrasé en 2024 – en chiffres d’affaires – par le géant chinois de l’électrique dont tout le monde parle, BYD. A ces déboires l’homme le plus riche de la planète doit ajouter des bilans comptables qui posent problème, et le mot est faible…
Passés à la loupe, les états financiers des troisième et quatrième trimestres de 2024 indiquent des dépenses de l’ordre de 6,3 milliards de dollars, dans l’acquisition de biens immobiliers et d’équipements (hors baux financiers). Ça c’est ce que disent les déclarations de flux de trésorerie. Le hic c’est que dans les mêmes documents la valeur brute des propriétés, installations et équipements n’a progressé que de 4,9 milliards de dollars durant cette même période. Un écart de 1,4 milliard de dollars qui n’est mentionné nulle part et encore moins justifié.
Ce trou est assez volumineux pour être questionné. Il est d’usage que les entreprises fassent état d’indicateurs du même niveau entre les dépenses d’investissement et la valeur nette des actifs, là c’est Tesla qui montre que quelque chose ne va pas. Les dépenses d’investissement et la montée de la valeur brute des actifs ne faisaient pas de vagues depuis 2019, le bilan de 2024 rompt la tradition. Le Financial Times pointe de probables dysfonctionnement internes, principalement un classement abusif des dépenses opérationnelles dans la catégorie investissements…
Pire : Cette manoeuvre peut être utilisée pour maquiller les chiffres et gonfler artificiellement les bénéfices officialisés par une entreprise, ce qui permet de planquer des difficultés dans la gestion des fonds. Ce n’est pas le seul motif d’inquiétude, un autre indicateur de Tesla interroge, surtout sur la gestion de la liquidité. Le groupe est assis sur un flux de trésorerie opérationnel de 15 milliards de dollars en 2024, ce qui fait monter son stock de liquidités à 37 milliards de dollars. Pourtant le fabricant de véhicules électriques a levé 6 milliards de dollars de nouveaux emprunts en 2024. Tesla prochainement dans l’œil du cyclone ? Nous verrons bien.
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