Diaspora

Titres de séjour : l’Europe durcit les règles même pour les riches étrangers

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Des restrictions croissantes pour les visas dorés en Europe

S’installer en Europe via des programmes d’investissement, communément appelés visas dorés, devient de plus en plus complexe, même pour les étrangers fortunés.

Plusieurs pays de l’espace Schengen, dont le Portugal, la Grèce, et prochainement la Hongrie, revoient leurs politiques pour réduire les effets négatifs de ces programmes sur leurs marchés immobiliers.

La Hongrie abandonne l’option immobilière

À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, la Hongrie supprimera l’option d’investissement immobilier de son Guest Investor Program (GIP), selon un rapport publié par Schengen News le 24 décembre. Cette mesure interdit aux étrangers fortunés d’obtenir un titre de séjour en échange d’un investissement dans l’immobilier hongrois.

Cette décision intervient alors que la Hongrie fait face à une hausse des prix des logements, exacerbée par les pressions exercées par les investissements étrangers. Selon Armand Arton, PDG d’Arton Capital, cette mesure vise à prévenir les escroqueries et la spéculation immobilière déjà observées dans d’autres pays européens.

Une tendance européenne généralisée

La Hongrie n’est pas le premier pays à restreindre les options immobilières dans ses programmes de visas dorés :

  • Portugal : Le programme Golden Visa portugais a mis fin à l’investissement immobilier, préférant encourager d’autres formes d’investissements productifs pour répondre à la crise du logement.
  • Grèce : Le pays tente d’attirer des capitaux étrangers en promouvant des investissements productifs plutôt que des achats immobiliers.
  • Espagne : En avril 2024, le gouvernement espagnol a annoncé vouloir supprimer l’option immobilière de son visa doré, dénonçant son rôle dans la spéculation immobilière et la crise du logement.

Ces changements reflètent une tendance à l’échelle européenne : même les investisseurs les plus fortunés voient leurs privilèges réduits, les gouvernements cherchant à préserver l’accessibilité des logements pour leurs citoyens.

Vers une révision des politiques dans d’autres pays

Alors que la spéculation immobilière et les abus liés aux visas dorés continuent d’être pointés du doigt, d’autres États membres de l’espace Schengen pourraient suivre cette voie.

Si les options immobilières disparaissent, les investisseurs étrangers devront se tourner vers d’autres types d’investissements, comme le financement d’entreprises locales ou de projets d’innovation.

Conclusion : un changement de paradigme

Les révisions des programmes de visas dorés en Europe témoignent d’un changement de priorités : les États membres privilégient désormais la protection du marché immobilier et la résolution des crises du logement. Ces mesures, bien que restrictives, visent à équilibrer les besoins des citoyens locaux avec l’attractivité des investissements étrangers.

À mesure que les restrictions s’étendent, les étrangers fortunés devront s’adapter à ces nouvelles règles, qui marquent une évolution majeure dans les politiques d’immigration en Europe.

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