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TOP 5 de l’investissement étranger en Afrique : 2 pays font une entrée fracassante

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L’Afrique, qui loge 11 pays dans le TOP 20 Mondial des taux de croissance, aiguise les appétits des investisseurs internationaux. Mais la compétition pour être en pole position dans les investissements directs étrangers (IDE) est féroce. Le classement des pays africains en la matière a connu des changements spectaculaires entre 2020 et 2023. Certes les ténors que sont l’Egypte et l’Afrique du Sud gardent leurs positions dans le TOP 5 des destinations des investissements dans le continent, mais deux pays ont fait une entrée fracassante ces trois dernières années : l’Ouganda et le Sénégal.

L’an dernier l’Afrique a enregistré une baisse de 3% des IDE entrants, cumulant 52,6 milliards de dollars d’après les dernières statistiques de la CNUCED, contre 54,4 milliards de dollars en 2022 et 82,1 milliards de dollars en 2021. En dépit de ce tassement certaines nations sont sorties du lot en aspirant un gros volume de financements…

L’Egypte reste leader du TOP 5 africain des destinations des investissements étrangers, avec 9,841 milliards de dollars ; puis vient l’Afrique du Sud, première économie du continent d’après les dernières données (5,233 milliards d’IDE) ; ensuite l’Éthiopie (3,263 milliards), l’Ouganda (2,886 milliards) et le Sénégal (2,641 milliards).

L’Égypte campe à la première position depuis des années grâce à son grand marché intérieur (3e pays le plus peuplé d’Afrique) et les capitaux massifs injectés par les pays du Golfe, auxquels s’ajoutent les Européens. Mais le Caire devra régler le problème chronique du déficit commercial structurel à cause de la faiblesse de ses industries exportatrices et la dépendance des importations, des dépenses qui grèvent les finances publiques. Ces éléments combinés aux gros besoins en financements extérieurs exposent le pays aux chocs exogènes.

L’Afrique du Sud reste un géant dans le contient, mais la 2e destination des IDE du continent a perdu beaucoup de plumes. Entre 2021 et 2023 les flux d’investissements ont été divisés par deux malgré un climat des affaires qui s’est bonifié. Les investisseurs sont échaudés par les problèmes socio-économiques endémiques tels que les inégalités, le chômage et les pénuries énergétiques, sans oublier le fléau de la corruption. Toutefois les secteurs miniers, financiers et l’économie verte gardent leur pouvoir d’attraction.

L’Ethiopie, 2e pays le plus peuplé du continent, demeure le ténor industriel de l’Afrique de l’Est et conforte sa position de 3e destination des investissements, après avoir délogé en 2022 le Mozambique. L’économie nationale est dopée par des coûts de production très faibles et donc très compétitifs, à ajouter aux immenses chantiers dans les infrastructures. Cette dynamique enchante les investisseurs étrangers, surtout les Chinois qui misent beaucoup dans les zones économiques spéciales, l’agroalimentaire et les textiles.

L’Ouganda et le Sénégal occupent respectivement les 4e et 5e places parmi les destinations phares des IDE en Afrique en 2023. Ces pays gardent les mêmes rangs qu’en 2022, preuve de leur résilience dans cette conjoncture internationale tourmentée. Le Sénégal se paye même le luxe de garder le même niveau d’IDE entrants entre 2021 et 2023. L’Ouganda attend beaucoup de ses récentes découvertes pétrolières et gazières, le Sénégal aussi, en plus de la logistique et du secteur minier.

Flux d’IDE entrants du TOP 5 africain de 2020 à 2023 (millions de dollars) :

Pays 2020 Rang 2021 Rang 2022 Rang 2023 Rang
Égypte 5.852 1er 5.122 2ème 11.400 1er 9.841 1er
Afrique du Sud 3.062 2ème 40.215 1er 9.231 2ème 5.233 2ème
Éthiopie 2.381 5ème 4.260 4ème 3.670 3ème 3.263 3ème
Ouganda 1.191 10ème 1.648 9ème 2.963 4ème 2.886 4ème
Sénégal 1.846 6ème 2.588 6ème 2.929 5ème 2.641 5ème

En dépit de la bonne tenue des investissements étrangers l’Afrique peut et doit mieux faire dans des niches décisives pour le développement durable, dans la droite ligne des Objectifs de l’ONU. A titre d’illustration les fonds déboursés pour l’agriculture, l’eau ou l’énergie verte ont fondu drastiquement en 2023.

 

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