Une nouvelle controverse entoure Elon Musk, cette fois liée à une tribune publiée dans le journal allemand conservateur Die Welt.
Dans cet article, le milliardaire qualifie le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) de “dernière lueur d’espoir” pour l’Allemagne, provoquant une vague de réactions indignées, dont la démission de la rédactrice en chef Eva Marie Kogel.
Eva Marie Kogel, responsable des contenus éditoriaux de Die Welt, a annoncé sa démission sur son compte X (ex-Twitter), expliquant qu’elle avait pris cette décision après l’impression de la tribune polémique de Musk.
“Aujourd’hui, un texte d’Elon Musk est paru dans le Welt am Sonntag. Hier, j’ai présenté ma démission après impression”, a-t-elle déclaré.
Dans son texte, le milliardaire soutient que l’Allemagne est “au bord de l’effondrement économique et culturel” et affirme que l’AfD représente “la dernière lueur d’espoir” pour le pays. Il loue également les politiques du parti en matière d’immigration, de réduction des impôts et de déréglementation.
Musk conteste la classification de l’AfD comme parti d’extrême droite, citant en exemple sa cheffe de file, Alice Weidel, qui, selon lui, est en couple avec une femme originaire du Sri Lanka.
Dans un texte parallèle publié par Die Welt, le nouveau rédacteur en chef, Jan Philipp Burgard, s’oppose ouvertement à Musk. “Même un génie peut se tromper”, écrit-il, qualifiant l’AfD de “danger pour nos valeurs et notre économie”.
Il rappelle que l’un des dirigeants du parti, Björn Höcke, a été condamné à plusieurs reprises pour avoir utilisé des slogans nazis interdits.
Cette tribune s’inscrit dans la continuité d’un tweet publié le 20 décembre par Musk, où il affirmait déjà que “seule l’AfD peut sauver l’Allemagne”. Ces déclarations, ainsi que leur diffusion dans un journal influent comme Die Welt, ont suscité une levée de boucliers parmi les journalistes et responsables politiques.
L’Association des journalistes allemands (DJV) a dénoncé ce qu’elle considère comme une “publicité électorale déguisée”. Son président a critiqué la rédaction pour avoir permis à Die Welt de devenir “un porte-voix des autocrates et de leurs amis”.
De son côté, Andreas Audretsch, directeur de campagne des Verts, a averti des dangers de l’ingérence médiatique : “Nous ne devons pas permettre aux Elon Musk de ce monde, à l’État chinois ou aux usines à trolls russes de saper nos démocraties en Europe.”
Propriété du groupe de presse Axel Springer, Die Welt est l’un des journaux les plus respectés d’Allemagne, aux côtés du tabloïd Bild.
Ce dernier épisode met en lumière les défis auxquels sont confrontés les médias traditionnels face aux pressions idéologiques et aux personnalités influentes comme Elon Musk.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur la place des opinions extrêmes dans les médias et sur leur rôle dans le maintien des valeurs démocratiques.
Alors que l’AfD gagne du terrain en Allemagne, ce débat met en évidence les tensions entre liberté d’expression, responsabilité éditoriale et protection des institutions démocratiques.
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