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Trump dégaine une surtaxe de 200%, les ténors français du champagne et du vin plongent à la Bourse

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Le président Donald Trump avait promis de riposter à l’annonce de la Commission européenne sur le relèvement des droits de douane pour 28 milliards de dollars de produits américains, ça n’a pas traîné. «Les États-Unis mettront rapidement en place des droits de douane  de 200% sur tous les vins, champagnes et alcools importés de France et d’autres pays de l’UE», a posté Trump sur son réseau Truth Social ce jeudi 13 mars…

Ce qu’il exige c’est que l’UE annule la surtaxe de 50% sur le whisky américain, entre autres produits, une décision prise en réaction aux droits de douane de 25% décrétés par Washington sur l’aluminium et l’acier, une mesure qui impactera le Canada et la Chine mais également les pays européens. Donc Trump réplique à une réplique, en d’autres termes c’est le serpent qui se mord la queue…

«Ce sera très bien pour le secteur du vin et du champagne aux États-Unis», s’enthousiasme le président américain, lui qui a promis de remporter “la guerre financière contre l’Europe“. Il en a profité pour tirer de nouveau en direction de l’UE, qui est selon lui «l’une des autorités les plus hostiles et abusives au monde sur ses taxes et droits de douanes» et qui «n’a été formée qu’avec le seul but de profiter des États-Unis».

Aussitôt brandie la menace a fait plonger en Bourse les géants européens du secteur. LVMH chutait de près de 2% quelques minutes à peine après le message de Trump sur les réseaux sociaux. Quant à Pernod Ricard, il perdait quelque 4% et le Groupe Rémy Cointreau plus de 4%.

Les USA sont le premier marché à l’international du secteur. Les produits français écoulés ont affiché +5% en 2024, se hissant à 3,8 milliards d’euros, sous la poussée des exportations de vins et de cognac, d’après la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux. Un accord transatlantique datant de 1997 avait abattu les barrières douanières. Selon le groupement la mesure avait dopé les échanges, +450% jusqu’en 2018, date à laquelle la première administration Trump avait enclenché sa première guerre commerciale.

Les ténors français sont sonnés. «Dans le cognac ils sont catastrophés, c’est potentiellement la mort de pleins d’acteurs», confie au journal Le Figaro un géant des spiritueux. Il faut dire qu’avant ça la consommation de l’alcool charentais en Chine battait déjà de l’aile, que dire après le coup porté par les Etats-Unis. Dans le champagne aussi on s’affole après le mauvais signal émis par le premier marché à l’export…

Les professionnels craignent que cette guerre commerciale, qui ne fait que commencer, impacte lourdement les ventes de la plus célèbre des AOC viticoles, dont les expéditions ont reculé de 8% en quantité en 2024. Les spiritueux sont déjà plombés depuis l’an dernier par l’enquête anti-dumping lancée en Chine contre des eaux-de-vie de vin élaborées dans l’UE, dont le cognac et l’armagnac. Ces représailles commerciales ont causé un repli de 25% des exportations vers la zone Chine/Hong-Kong/Singapour.

 

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