La Maison-Blanche a confirmé ce vendredi l’entrée en vigueur, dès le 1er février, des nouvelles taxes douanières imposées par le président Donald Trump.
Le Canada, le Mexique et la Chine sont directement visés par ces mesures qui imposeront 25 % de droits de douane sur les produits mexicains et canadiens, et 10 % sur les importations chinoises.
Une décision assumée par Washington
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a justifié cette décision en évoquant la lutte contre le trafic de fentanyl et l’immigration illégale. Selon elle, ces sanctions commerciales sont une réponse aux pays qui « permettent la distribution de fentanyl illégal » sur le sol américain.
Donald Trump, revenu à la Maison-Blanche le 20 janvier, avait fait de cette guerre commerciale une priorité de son administration. La Chine est accusée de fournir les précurseurs chimiques servant à la fabrication du fentanyl, tandis que les cartels mexicains et les circuits de distribution nord-américains faciliteraient l’arrivée de cette drogue aux États-Unis.
L’échec des négociations avec Ottawa et Mexico
Jusqu’au dernier moment, le Canada et le Mexique espéraient éviter ces sanctions en misant sur les accords de libre-échange en vigueur, notamment l’ACEUM (Accord Canada–États-Unis–Mexique).
Le ministre canadien de la Sécurité publique, David McGuinty, a effectué une visite de dernière minute à Washington pour tenter de convaincre l’administration Trump avec un plan renforcé de contrôle aux frontières. De son côté, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a affirmé que des discussions étaient en cours avec les États-Unis et que des avancées avaient été faites. Mais cela n’a pas suffi à infléchir la position de Donald Trump.
Une riposte économique attendue
Si la Maison-Blanche maintient la pression, ces sanctions risquent de provoquer des réactions en chaîne. Des recours pourraient être déposés par les gouvernements concernés, ainsi que par des entreprises américaines directement impactées par cette hausse des droits de douane.
L’impact économique pourrait être considérable. Selon Oxford Economics, ces sanctions pourraient coûter 1,2 point de pourcentage à la croissance américaine, tandis que le Mexique pourrait basculer en récession.
L’économiste Wendong Zhang, de l’Université Cornell, prévoit une contraction du PIB de 3,6 % pour le Canada et de 2 % pour le Mexique. Les États-Unis pourraient également voir leur croissance ralentir de 0,3 %.
La Chine, quant à elle, pourrait souffrir d’un renforcement de la guerre commerciale, mais elle pourrait aussi tirer profit de la déstabilisation des relations entre les États-Unis et ses deux partenaires nord-américains.
Une politique à haut risque
Alors que le commerce mondial reste fragilisé par les tensions géopolitiques, la décision de Donald Trump marque une nouvelle escalade dans les relations commerciales internationales.
Si ces mesures permettent à l’administration américaine d’afficher une posture ferme sur le fentanyl et l’immigration, elles risquent de provoquer une nouvelle vague d’incertitude pour les entreprises et les consommateurs des deux côtés de la frontière.
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