Les nouvelles mesures commerciales du président américain Donald Trump, annoncées mercredi dernier, risquent de faire grimper les prix d’un large éventail de produits aux États-Unis. Bien que Trump ait suspendu temporairement les droits de douane dits « réciproques » pendant 90 jours, il maintient un tarif unifié de 10 % sur toutes les importations, et impose des surtaxes massives allant jusqu’à 145 % sur les produits en provenance de Chine.
Cette politique tarifaire, déjà critiquée par de nombreux économistes, pourrait déclencher une inflation à grande échelle, affectant aussi bien les produits de consommation courante que les biens durables. Selon le Budget Lab de l’Université de Yale, ces nouvelles mesures toucheront directement les portefeuilles des ménages américains.
Les importations chinoises constituent une part majeure des achats des consommateurs américains. Les effets les plus marquants seront visibles sur :
Les vêtements, dont les prix pourraient grimper de 32,7 %
Les textiles non portés, en hausse de 18 %
Les voitures, avec un surcoût moyen estimé à 15,8 %, soit 7 600 dollars supplémentaires sur le prix d’une voiture neuve
Les produits électroniques, dont 87 % des consoles de jeux, 78 % des ordinateurs portables et 73 % des smartphones proviennent de Chine
Selon le New York Times, la version haut de gamme du prochain iPhone pourrait voir son prix bondir de 350 dollars, forçant des milliers de consommateurs à se précipiter dans les Apple Stores avant que la hausse ne prenne effet.
Les effets des nouvelles taxes ne se limiteront pas aux biens technologiques. L’alimentation et d’autres produits de base verront aussi leurs tarifs grimper :
Produits frais : +6,2 %
Riz transformé : +19,7 %, notamment en raison des taxes sur les importations de Thaïlande et d’Inde
Produits laitiers : +2,5 %
Café : bien que taxé à 10 %, son prix est déjà en hausse en raison des sécheresses au Brésil et en Colombie
Le secteur automobile paiera un lourd tribut, avec 25 % de droits de douane sur les véhicules importés, engendrant un coût additionnel global estimé à 30 milliards de dollars pour les consommateurs en 2025.
Même les pièces détachées ne sont pas épargnées : 63 % des pneus importés proviennent de pays soumis à des surtaxes douanières, comme la Thaïlande (37 %) ou la Corée du Sud (25 %).
Des géants comme Walmart ou Best Buy ont déjà averti qu’ils répercuteront ces hausses sur les consommateurs. L’économiste Catherine Ross (Université de Californie) estime que « tout au long de la chaîne d’approvisionnement, les entreprises devront choisir entre rogner sur leurs marges ou faire payer leurs clients ».
Les experts redoutent un effet domino, notamment sur les produits fabriqués au Vietnam et au Bangladesh, qui sont désormais aussi soumis à des droits de 46 %, impactant directement les chaussures de sport, vêtements et articles en cuir.
Selon le Budget Lab de l’Université de Yale, voici les principales hausses attendues (en variation des prix globaux) :
Produit | Hausse estimée (%) |
---|---|
Produits en cuir | 35 % |
Vêtements | 32,7 % |
Soie et cocons de vers à soie | 21 % |
Riz transformé | 19,7 % |
Équipements et appareils électriques | 18,9 % |
Textiles | 18 % |
Véhicules et pièces détachées | 15,8 % |
Métaux ferreux | 12 % |
Caoutchouc et plastiques | 11,9 % |
Informatique, électronique, optique | 8,7 % |
Fruits, légumes, fruits secs | 6,2 % |
Produits en bois | 5,7 % |
Boissons et tabacs | 5,3 % |
Produits alimentaires divers | 5,1 % |
Papier et édition | 4,6 % |
Gaz naturel | 4,3 % |
Huiles et graisses végétales | 3,7 % |
Sucre | 3,4 % |
Produits laitiers | 2,5 % |
Céréales non classées | 2,4 % |
La Chine n’a pas tardé à réagir, annonçant des hausses similaires à 125 % sur les produits américains. Les répercussions de cette escalade tarifaire dépassent désormais le cadre bilatéral et pourraient déclencher une récession mondiale, selon plusieurs analystes.
La guerre des tarifs pourrait bien devenir un facteur clé de la hausse des prix à la consommation aux États-Unis, mettant à mal le pouvoir d’achat des ménages et déstabilisant les perspectives économiques à l’approche des élections présidentielles.
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