Le Bulletin de Conjoncture du 1er semestre de 2024 publié récemment par l’agence de promotion de l’industrie et de l’innovation a révélé des tendances contrastées pour l’économie tunisienne, avec une augmentation modérée des investissements dans l’industrie et les services, mais une stagnation du commerce extérieur.
Investissements industriels en hausse modérée
Les investissements déclarés dans le secteur industriel ont atteint 1051 millions de dinars (MD) au cours du premier semestre 2024, pour 1686 projets devant créer 18129 emplois. Les projets de création représentent 36% de ces investissements, avec 1373 nouveaux projets totalisant 377,4 MD et 11022 emplois prévus.
On note une prépondérance des investissements dans les industries non totalement exportatrices, qui représentent 85% du total. Les industries mécaniques et électriques (IME) dominent avec 53% des investissements, suivies des industries agroalimentaires (21%).
Les investisseurs tunisiens restent majoritaires, représentant 75% des projets et 793 MD d’investissements. Cependant, les projets à participation étrangère, bien que moins nombreux (181), contribuent significativement avec 258 MD d’investissements et 6266 emplois prévus.
Développement régional : des efforts à poursuivre
Les zones de développement régional ont attiré 39% des investissements industriels (415 MD), mais seulement 25% des projets. Cela souligne les défis persistants pour attirer des investissements dans ces régions malgré les incitations.
Légère progression dans le secteur des services
Le secteur des services a connu une croissance plus marquée, avec des investissements déclarés atteignant 538,3 MD (+28,4% par rapport à 2023), pour 6012 projets (+31%) et 18145 emplois prévus (+15,7%). Les services orientés vers le marché local dominent largement, les projets totalement exportateurs ne représentant que 9,6 MD d’investissements.
Commerce extérieur : un équilibre fragile
Le commerce extérieur du secteur industriel montre des signes de stagnation. Les exportations ont légèrement progressé de 1,1% pour atteindre 28937,7 MD, tandis que les importations ont diminué de 0,9% à 29651 MD. Le déficit commercial s’est réduit, passant de 1294,9 MD à 713,3 MD, principalement grâce aux performances du secteur agroalimentaire.
Perspectives
L’économie tunisienne fait face à plusieurs défis. Tout d’abord, il est capital de stimuler davantage les investissements, en particulier dans les nouvelles créations et les régions moins développées, afin de dynamiser la croissance économique. De plus, diversifier l’économie et renforcer les secteurs à forte valeur ajoutée est essentiel pour améliorer la balance commerciale et réduire la dépendance aux exportations traditionnelles. Attirer plus d’investissements étrangers tout en soutenant les investisseurs locaux est également une priorité pour booster l’activité économique.
Par ailleurs, développer le secteur des services orientés vers l’exportation est capital pour équilibrer la balance des paiements et renforcer la résilience de l’économie face aux chocs extérieurs. Bien que certains indicateurs montrent des signes positifs, la Tunisie doit intensifier ses efforts pour stimuler une croissance économique plus robuste et inclusive. Les politiques futures devront se concentrer sur l’amélioration du climat des affaires, le développement des compétences, et le soutien à l’innovation pour renforcer la compétitivité du pays sur la scène internationale et créer des emplois de qualité pour tous les Tunisiens.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires