Une importante découverte archéologique vient d’être réalisée dans la région de Sidi Alouane, dans le gouvernorat de Mahdia. Selon Mohamed Haouas, conservateur-conseiller à l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle, des indices clairs témoignent de la présence d’un important regroupement humain d’époque punique à Henchir Chammar, dans la zone de Oued Béja.
Vers l’identification d’une deuxième ville punique en Tunisie
Interviewé par l’agence TAP, Mohamed Haouas a indiqué que cette agglomération pourrait constituer la deuxième ville punique connue en Tunisie après Kerkouane, située dans le gouvernorat de Nabeul. Une hypothèse d’autant plus précieuse que la majorité des vestiges puniques du pays sont généralement imbriqués avec des traces d’autres civilisations, ce qui rend leur étude plus complexe.
Des vestiges étendus sur plusieurs hectares
Deux visites sur le site ont déjà été réalisées, la dernière ayant eu lieu samedi, en présence d’une représentante de l’Institut national du patrimoine (INP). Les observations préliminaires ont permis de repérer une vaste nécropole punique s’étendant sur environ quatre hectares, ainsi que des réservoirs d’eau, des puits et des indices d’un système d’irrigation sophistiqué.
Selon Mohamed Haouas, ces éléments témoignent de la planification structurée de ce site, où la gestion de l’eau semble avoir été prioritaire avant même la construction des habitations.
Une implantation stratégique et durable
Le site se situe à l’intersection de plusieurs zones : Oued Béja, El Majeria et Errezda. Haouas souligne que cette implantation stratégique pourrait refléter une organisation rurale avancée. La taille de la nécropole laisse par ailleurs penser que la population locale y a résidé durant une longue période.
Premiers pas vers une valorisation du site
Le périmètre de la découverte a été identifié grâce à l’imagerie satellitaire. Une vérification du statut foncier sera prochainement menée par l’INP, qui suppose que le terrain est, en grande partie, propriété de l’État.
L’exploration débutera par la nécropole, avec la création d’une équipe spécialisée au sein de l’INP. Des mesures de protection seront également engagées, notamment la pose d’une clôture et l’inscription officielle du site dans le registre national du patrimoine.
Un potentiel pour le tourisme et le développement local
Mohamed Haouas a insisté sur la nécessité de valoriser ce site exceptionnel, non seulement sur le plan historique, mais également en matière de développement touristique, économique et socioculturel. Il évoque notamment l’organisation de festivals et d’activités culturelles périodiques dans la région.
Cette découverte pourrait ainsi ouvrir une nouvelle page dans la compréhension de l’histoire punique en Tunisie, tout en constituant un levier important pour les dynamiques locales de développement.
(Agence Tunis Afrique Presse)
Laissez un commentaire