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Tunisie – Effets climatiques: Paroles aux ménages vivant dans les écosystèmes forestiers et pastoraux

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Des indicateurs sur la perception des manifestations du changement climatique et ses interactions avec les communautés vivant dans les écosystèmes forestiers et pastoraux en termes d’impacts et de stratégies d’adaptation ont fait l’objet d’une section d’un document qui expose les résultats d’analyse des enquêtes socioéconomiques menées auprès des ménages (1 500 dont 1 200 ménages pour l’écosystème forestier et 300 ménages pour l’écosystème pastoral) dans les forêts et les parcours dans 14 gouvernorat en Tunisie. 

Il ressort des résultats de cette section qu’une forte proportion de ménages ont déclaré avoir été affectés d’une manière ou d’une autre par la fréquence et la gravité des sécheresses. Cette perception est plus accentuée au sud avec 81% des cas contre 69 % dans les régions forestières du nord. 

Températures, précipitations et sécheresses 

En revanche, la perception des variations des températures (augmentation) et des précipitations (diminution) est plus accentuée au nord qu’au sud avec des proportions de 39 % et 46% des ménages respectivement contre 18 % et 11 % au sud.

La perception des variations des effets climatiques révèle des proportions élevées de ménages dans les deux écosystèmes forestiers et pastoraux qui déclarent avoir perçu l’augmentation des températures, la diminution  des précipitations et l’augmentation de la fréquence et de la gravité des sécheresses avec respectivement 94 % et 92 %; 90 % et 88 %; 93 % et 97 %. 

En revanche, pour la variation de la fréquence et de la gravité des inondations, la perception diffère avec 82 % des ménages forestiers pour l’augmentation contre 100 % des ménages pastoraux pour l’absence de changement. 

Quant à l’augmentation de la fréquence et de la gravité des feux et la diminution de la disponibilité de plans d’eau naturels dans les forêts, les ménages forestiers étaient plus concernés par ces perceptions. Les proportions sont respectivement de 82 % et 67 %. 

De même, les résultats de l’enquête font ressortir de fortes proportions de ménages qui ont déclaré avoir perçu une incidence négative sur les forêts et les parcours dans lesquels ils récoltent généralement leurs produits forestiers et pastoraux. Ces proportions se situent entre 85 % et 93 % dans les forêts et 71 % et 100 % dans les parcours (excepté pour la fréquence et la gravité des feux qui n’a pas été jugée pertinente pour les parcours).

Diminution des disponibilités alimentaires

Quant aux perceptions des impacts des effets climatiques sur les conditions de vie des ménages, une forte proportion des réponses confirme que la diminution des précipitations et l’augmentation de la fréquence et de la gravité des sécheresses ont eu comme impact la diminution des disponibilités alimentaires (83 % et 66 % respectivement dans les forêts et 81 % et 81 %respectivement dans les parcours) et la baisse du revenu (61 % et 66 % respectivement dans les forêts et 75 % et 81 % respectivement dans les parcours).

À la question «Votre ménage a-t-il récolté des produits forestiers ou sauvages pour favoriser ce changement?», les réponses étaient majoritairement négatives dans les deux écosystèmes forestier et pastoral. Quelques exceptions sont enregistrées du côté des populations forestières qui déclarent, à de faibles proportions, le recours à la récolte des produits forestiers, en lien notamment avec les effets climatiques d’augmentation de la température et l’augmentation de la fréquence et de la gravité des sécheresses (14 % et 11% respectivement). 

L’échantillon de cette enquête a été tiré en deux étapes: dans une première étape, 240 et 60 zones de dénombrement ont été tirées d’une manière aléatoire parmi les 308 et 86 zones de dénombrement respectives identifiées et délimitées grâce au système d’information géographique dans les neuf gouvernorats de l’écosystème forestier et les cinq gouvernorats de l’écosystème pastoral.

L’enquête a été réalisée entre le 20 décembre 2023 et le 20 janvier 2024 par une équipe de 45 enquêteurs – hommes et femmes – une quinzaine de contrôleurs et 14 superviseurs régionaux.

Le document de l’enquête a été mis en œuvre par la Direction générale des forêts (DGF)/Ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche en Tunisie (MARHP) dans le cadre du projet de gestion intégrée des paysages, avec l’appui du Bureau sous-régional de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Tunis avec le soutien de la Banque mondiale. 

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