Il fût un temps où le mouvement islamiste Ennahdha se vantait d’être un parti démocratique, où les décisions étaient prises de façon collégiale et où les structures mises en place, empêchaient tout abus de pouvoir de la part d’une ou d’un groupe de personnes.
Mais ces temps semblent révolus et Ennahdha est devenue méconnaissable. Ghannouchi qui manœuvre en maître absolu, a fait taire tout le monde dans son parti. Il est devenu un dictateur chez lui. Il a veillé à écarter les seniors qui pouvaient le gêner, comme Abdelfattah Mourou, Hamadi Jebali et même, Ali Laârayedh. Il a, par la suite neutralisé les autres dirigeants, en leur ôtant toute forme de pouvoir, depuis qu’il les a virés des têtes des listes électorales.
Maintenant, Ghannouchi a le pouvoir absolu à la tête du parti et il veut le faire savoir. Il ne cherche, même pas à donner le change. Il en est arrivé à mener, tout seul, les pourparlers au nom du parti, concernant la formation du gouvernement, alors qu’au moment des négociations avec Habib Jemli, il avait consenti déléguer cette mission à sa fameuse équipe 5+5. C’est-à-dire cinq membres de la Choura et cinq membres du bureau exécutif.
Mais cette fois-ci, Ghannouchi tient à tout décider seul. Il refuse de faire participer qui que ce soit avec lui et ne demande l’avis de personne, pour dicter ses conditions au chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfekh, choisir ses alliés et exclure qui il veut sans en référer à personne.
Ses lieutenants ne pouvant plus supporter de telles frasques, se promettent des jours meilleurs et une revanche contre le Cheikh, lors du prochain congrès du parti, quand il sera évincé de la présidence et réduit à rester dans son coin à l’ARP. Mais, là aussi, ils doivent déchanter, car le Cheikh semble n’avoir aucunement l’intention d’organiser ce congrès.
D’ici à ce qu’il se déclare chef suprême du parti à vie et qu’il désigne son héritier, il n’y a un pas. Il est à gager qu’il ne tardera pas à le franchir.
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